Actualité du gallicanisme | Conférence

L’actualité du gallicanisme paraît à première vue improbable. En effet, à elle seule, l’appellation de ce courant d’idées évoque généralement l’Ancien Régime. On y associe une dynastie royale parce que tel fut à l’époque le cas en France, mais le gallicanisme pourrait à la rigueur fonctionner avec n’importe quel chef d’État, même républicain, mais à forte personnalité, voulant annexer l’Église dans une union contre-nature, confondant la mission et la fonction des parties en présence. En fait, le gallicanisme est au plan gouvernemental l’équivalent français de l’anglicanisme, en ce sens que le chef d’État s’y profile de façon semblable comme potentat régissant les évêques. Du temps du « roi très chrétien » comme se définissait Louis XIV, on faisait dépendre de son bon plaisir ou « placet » toute directive venant de Rome, dans une confusion du temporel et du spirituel qui donna lieu à des conflits de compétence.

Finalement, devant l’essai de dogmatisation de cette attitude hautaine en 1682, le pape condamna le gallicanisme, puis excommunia le « roi soleil » lui-même en date du 18 novembre 1687 (un fait acté dans les archives du Saint-Siège, mais jamais mentionné dans les encyclopédies, ni dans les manuels scolaires utilisés en France). Après 1870, les adeptes obstinés du gallicanisme ont fondé une « Église gallicane », mais ce n’est pas le seul aspect à retenir de ce contexte historique. On semble toujours se faire un devoir, dans certains milieux, d’éduquer dans cette mentalité d’exaltation personnelle, nationale et religieuse. C’est ce qu’on a appelé « le gallicanisme de cœur » menant aux dérapages chauvins à prétention historique, mais sans ancrage documenté dans la réalité du passé, ce qui suscite le rire en raison de l’énormité des propos tenus. On peut aussi en avoir pitié, car cette dogmatisation injustifiée est coupée de l’adéquation à la réalité. Elle instaure donc une espèce de schizophrénie historique qui est de nature à causer des échecs scolaires et surtout des ratages universitaires.

Le conférencier, Alfred Denoyelle, est Docteur en Histoire (K.U.Leuven).

Date : samedi 28 octobre 2017.
Heure : 15:00 H.
Lieu : salle Mimosa (porte 1) sous la Basilique du Sacré-Cœur à Koekelberg.

Les réservations sont clôturées 7 jours avant la date de la conférence, et même plus tôt en cas d’affluence.
Réservation nominative (obligatoire et préalable) des places gratuites auprès de : investigatio@skynet.be
Confirmation sera donnée.


Date / Heure
Date(s) - 28 octobre 2017
15h00

Lieu
Basilique nationale du Sacré-Coeur
Parvis de la Basilique, 1
1081 Koekelberg


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