Urgence Moyen Orient, un appel au secours
La soirée de jeudi 14 novembre a été l’occasion de s’informer sur les situations de crise vécues en Syrie et au Liban en écoutant les témoignages d’acteurs du terrain. En premier lieu Robert Chelhod, focolarino arabe syrien catholique qui était de passage en Belgique. Il a passé son enfance et sa jeunesse au Liban et a voulu retourner en Syrie en 2017. Puis deux autres focolarini qui sont actuellement au Liban : Christian Charney et Bernard Keutgens, belge, se sont reliés par zoom. Et Stefano Comazzi, président de l’ONG italienne de coopération internationale AMU Action pour un Monde Uni, est aussi intervenu par zoom.
Robert Chelhod est président du Conseil syrien de « Semences d’Espérance », qui comprend 18 projets avec 28 activités et plus de10.000 bénéficiaires directs. 270 employés sont au service des projets se déroulant dans différentes villes de Syrie.
La situation est dramatique parce qu’aux conséquences désastreuses de la guerre qui dure depuis 2011, se sont ajoutés les dévastations dues au tremblement de terre en 2023. Le chômage, la dévaluation de la monnaie, la hausse des prix des produits de première nécessité – nourriture, médicaments, carburant pour les transports et pour le chauffage -rendent la population de plus en plus vulnérable. Dans de nombreuses villes, l’électricité n’est fournie que quelques heures par jour, à une heure indéterminée, et son coût a été multiplié par cinq.
Comment survivre dans une telle situation ? On comprend que beaucoup de familles avec de petits enfants, et beaucoup de jeunes, ont choisi d’émigrer. Pour pouvoir rester, il faudrait des perspectives d’avenir. Or la guerre en Ukraine d’abord, puis en Palestine et au Liban a fait de la Syrie la grande oubliée. Les aides venant de l’extérieur ont ainsi fortement diminué et la subsistance des 18 projets menés par les Focolari est mise en question faute de subventions. A cela s’ajoute le fait que les sanctions internationales qui frappent toujours la Syrie rendent le transfert d’argent très compliqué.
Stefano Comazzi a présenté brièvement les objectifs et la philosophie de l’ONG AMU : entrer en partenariat avec les populations dans le besoin, viser la réciprocité et travailler avec professionnalisme. Depuis 2011 AMU travaille en Syrie, en coopération avec le mouvement des Focolari sur place. 4 activités de changement ont été mises en route dans différentes villes, pour garantir une assistance socio-médicale et un soutien à l’éducation de base : accès au traitement de patients atteints de cancer et autres maladies chroniques, soutien scolaire et activités avec les enfants et adolescents souvent traumatisés, physiothérapie et une école pour des sourds-muets à Alep. Puis RESTART (redémarrer pour rester) : des micro-crédits accordés à des personnes désireuses de mettre sur pied une activité professionnelle, l’accompagnement qui va de l’étude de faisabilité au cours de gestion d’entreprise, en passant par l’achat et la livraison d’équipements.
Bernard Keutgens, psychothérapeute familial, insiste sur les traumatismes vécus par les Syriens et la nécessité d’aider la population à tous les niveaux. En plus, des Syriens réfugiés au Liban ont fui les bombardements des derniers mois et arrivent dans leur pays natal, totalement démunis. Christian Charney a brossé le tableau de la situation dramatique au Liban. Actuellement des groupes de familles musulmanes ont trouvé refuge (environ 130 personnes) au Centre des Focolari situé au-dessus de Beyrouth. Un comité de gestion mixte a été mis sur pied. Un témoignage significatif dans un pays menacé par la guerre civile entre groupes de culture et de religions différentes.
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Un article du mouvement des focolari