Mercredi des Cendres | L’évangile commenté par le curé de la Cathédrale

Durant tout le carême, nous vous proposerons un commentaire inédit de l’évangile du dimanche. Celui-ci sera rédigé par une personnalité bruxelloise du monde catholique (ou d’une autre confession chrétienne). Hommes ou femmes, prêtres, diacres, laïcs ou encore religieux/religieuses, médiatisés ou non, c’est notament grâce à eux que l’Eglise de Bruxelles vit aujourd’hui !
Outre la méditation qui – nous l’espérons – nourrira votre spiritualité et votre réflexion, c’est l’occasion de vous présenter ces auteurs. Nous vous parlerons brièvement de leurs rôles / leurs engagements ainsi que des lieux ou institutions où ils exercent leurs ministères ou bénévolats au service du Christ.
Bien que nous ne soyons pas dimanche, nous commençons cette série d’article en ce mercredi des cendres. La méditation du jour nous est proposé par l’Abbé Benoit Lobet, curé de la Cathédrale et doyen de Bruxelles-Centre.

Portrait de l’auteur

Benoît Lobet a étudié les lettres classiques et la philosophie à l’UCL. Ordonné prêtre du diocèse de Tournai en 1984, il a passé une maîtrise de théologie à l’Institut catholique de Paris. En 2009, il a été nommé curé-doyen d’Enghien et de Silly avant de devenir doyen principal d’Ath. En outre, en 2016, il a été nommé « missionnaire de la miséricorde » par le pape François.
Le 24 février 2020, le cardinal Jozef De Kesel le nomme curé de la Cathédrale Saints-Michel-et-Gudule, responsable de l’UP Bruxelles-Centre et doyen de Bruxelles-Centre, fonctions qu’il exerce depuis septembre 2020. Il est par ailleurs auteur de nombreux ouvrages et articles autour de questions de foi depuis les années 80.

La méditation du jour: « Dans le secret »

Celle-ci se base sur l’Évangile selon saint Mathieu, chapitre 6, versets 1 à 6 et 16 à 18. Retrouvez le texte ici.

« Le Carême est, dans la tradition liturgique, le temps de l’ultime préparation des catéchumènes à leur baptême, qui sera célébré à Pâques. Et la communauté des baptisés s’unit aux catéchumènes pour se remémorer son propre baptême, pour en reprendre conscience.

Comment reprendre conscience de son baptême ? C’est ici que l’évangile de Matthieu (Mt 6, 1-6. 16-18), proclamé au jour de l’ouverture du Carême, le mercredi des Cendres, nous aide. D’abord, il nous propose trois attitudes : faire l’aumône, prier et jeûner.

Faire l’aumône : ouvrir les yeux de son cœur sur toute détresse humaine, faire nôtre cette détresse et distraire une part de nos ressources à son soulagement. La source de vie en nous brise ainsi les barrages que nous élevons pour ne pas voir les appels qui retentissent à nos côtés, pour ne pas les voir et dès lors ne pas y répondre. Prier : être attentif en nous à l’œuvre de l’Esprit, qui répandu en nous par les sacrements de l’Initiation, « ne cesse de crier en gémissements ineffables », comme dit saint Paul. Laisser faire l’Esprit, le laisser faire de nous des fils et des filles qui ne cessent d’appeler en disant « Abba ! Père ! » Et jeûner : retenir nos mains prédatrices, arrêter de mettre notre bonheur dans des biens finis, aimer le manque en nous et relancer ainsi notre désir de Dieu.

Mais l’évangile entendu insiste surtout sur une dimension qui doit caractériser ces trois attitudes. Elles doivent être adoptées et vécues « dans le secret »… Rien d’ostensible, donc, mais un retour au cœur, à l’intériorité de nos vies. Nous avons tellement l’habitude de vivre à l’extérieur de nous-mêmes que là est peut-être la démarche la plus difficile de ce temps de Carême. Oser habiter notre intériorité, oser descendre dans les profondeurs insoupçonnées de nous-mêmes, oser le silence et la solitude, conditions indispensables de cette aventure, voilà le défi que l’évangile des Cendres nous propose de relever ! »

 

© texte de la méditation du jour: Doyen Benoît Lobet
© texte du portrait: Sébastien De Bock d’après la page Wikipédia de Benoît Lobet.
© photos: Olivier Hofman