Herman Cosijns – Jubilé d’or de sacerdoce

 

Herman Cosijns – Jubilé d’or de sacerdoce

Herman Cosijns était l’un des trois séminaristes du séminaire Jean XXIII qui ont été ordonnés prêtres par le cardinal Suenens en octobre 1972. Après Pierre Trouillez à Jette le 7 octobre et Roger Ghijsens à Meldert le 14 octobre, c’est au tour d’Herman Cosijns à Herne-Kokejane le 29 octobre. Il avait 28 ans à l’époque et était l’aîné de trois enfants issus d’une famille d’agriculteurs. En novembre de la même année, le premier dimanche de l’Avent, il commence sa tâche à la paroisse de la Résurrection, Paloke, à Molenbeek-Saint-Jean .

Observons en arrière la vie d’une église et celle de l’époque. Dans la célébration qui a suivi, le cardinal a souligné la difficulté de la tâche, mais a également fait remarquer qu’avec le soutien des prières de tous, cela allait être possible. Le livret de messe de l’ordination disait : « Être prêtre, c’est se mettre en chemin, jour après jour, avec les personnes en recherche ; c’est être un guide, un soutien pour les fidèles, un compagnon honnête pour tous, un petit prophète du grand amour de Dieu, mais aussi être simplement « humain ». (Extrait de Kerk&Leven n°43-2017 à l’occasion de ses 45 ans de prêtrise).
A l’aune de ces cinquante années, nous pouvons dire que mgr Cosijns a déjà eu un parcours passionnant et qu’il relève encore de nouveaux défis chaque jour, comme vous pouvez le découvrir ci-dessous.

Au cours de l’été 2016, certain nombre d’articles basés sur des entretiens avec des prêtres qui avaient précédemment travaillé dans la paroisse de la Résurrection et qui avaient depuis reçu d’autres affectations, a été publié. Notre question était la suivante : comment s’en sont-ils sortis, quelle voie ont-ils empruntée ? Il s’est avéré que ces conversations étaient toutes à la fois éclairantes et divertissantes. Le n°39 publié le 28 septembre 2016 a également mis en avant Herman Cosijns. Nous avons pensé qu’il serait utile de reprendre cet article et de revenir sur le chemin parcouru auquel nous avons eu le privilège d’assister au début. Entre-temps, six autres années se sont écoulées et l’article aurait déjà besoin de quelques ajouts. Il est toujours secrétaire de la Conférence épiscopale, mais il a pris congé du rectorat de la Basilique le dimanche 12 juin lors d’une célébration présidée par le Cardinal Joseph De Kesel et en présence de nombreux confrères prêtres comme on a pu le lire dans un précédent Kerk en Leven (29-30-31) pendant la période des vacances.

Herman Cosijns, a été le premier pasteur indépendant pour le pastorat néerlandophone de l’église Résurrection. Après tout, son prédécesseur André Sergooris était le sous-pasteur de René Ruys, curé de la paroisse encore bilingue à l’époque. L’introduction du pastoralisme néerlandophone ne s’est pas faite partout en même temps, mais progressivement au gré des mutations ou des départs à la retraite.

Herman a été ordonné prêtre le 29 octobre 1972 à Kokejane (Herne), sa ville natale. En novembre de la même année, le premier dimanche de l’Avent, il a commencé ses fonctions à Paloke. Dans cette première période, il a encore reçu beaucoup d’aide pratique d’André Sergooris ; ce dernier travaillait encore à proximité dans la paroisse de Sainte Bernadette (Bon Air) et de Paul Vanhertbruggen qui travaillait dans la paroisse de Saint Esprit à Anderlecht. Il fut une sorte de mentor pour Herman.

Le mandat d’Herman a toujours été très large et varié. Les trois premières années, il travailla à plein temps pour la paroisse, puis à mi-temps car à partir de septembre 1975, il reçoit une mission supplémentaire à mi-temps pour la pastorale familiale à Bruxelles. À cette époque, l’aumônerie des familles n’était pas encore totalement développée, seule l’aumônerie de la préparation au mariage existait déjà. Finalement, la pastorale des familles comprendra cinq composantes : tout d’abord, la pastorale des fiancés où les couples se réunissent dans les locaux de l’hôpital St-Jean avec des accompagnateurs une fois par mois. Aujourd’hui, la pastorale des fiancés du côté néerlandophone n’est plus organisée par le vicariat car le nombre de candidats au mariage s’est amenuisé au cours de ces dernières années. Ensuite, il y a eu le JOGESAM – un rassemblement de jeunes familles dans le prolongement de la pastorale des fiancées, l’opération veuves et plus tard veufs sous l’impulsion de Madeleine Lucas (cette opération existe encore aujourd’hui), les divorcés (un nouveau groupe est encore créé chaque année) et enfin les conférences qui se tenaient à l’UFSAL de l’époque à la Vrijheidslaan à Koekelberg.

Il y a quarante ans, la situation de la paroisse était totalement différente de celle d’aujourd’hui. Beaucoup de jeunes familles avaient emménagé dans le quartier, la plupart dans la quarantaine ou plus jeunes avec de jeunes enfants ou des adolescents. Ils avaient tous à peu près le même âge et entretenaient une vie sociale intense, les réunions ne posaient aucun problème, les gens aimaient venir et prendre le temps. Les prêtres qui travaillaient avant pouvaient compter aussi sur l’enthousiasme des fidèles. Herman déclare ainsi qu’en tant que prêtre durant cette période, il s’est senti soutenu par le peuple, en partie à cause de la coopération et de l’atmosphère qui régnait. Il y avait cependant des remarques critiques et vous étiez parfois mis au défi en tant que prêtre. Il se souvient aussi des célébrations spéciales, comme à Noël et à Pâques, par lesquelles de nombreux jeunes se sentaient attirés et coopéraient. Herman a emmené plus d’une dizaine de fois des groupes familiaux à Taizé, ce dont il garde un très bon souvenir notamment du contact avec les jeunes.

Entre 1980 et 1983, il est aidé à Résurrection par Frans Dircken, qui devient chef de chœur à cette époque. Il aide aux célébrations et anime un groupe de familles. Frans Dircken était jeune de cœur et très dynamique. Chaque vendredi matin, ils se réunissaient pendant une heure pour discuter de toutes sortes de choses, ce qui était toujours un moment fascinant. Frans Dircken a quitté la paroisse en 1983 pour devenir recteur de la Basilique, une tâche dont il était très fier. En 1987, il devient administrateur adjoint, il est également le fondateur et l’inspirateur de la radio Spes.

Puis, en 1985, c’est le départ d’Herman pour le Mutsaard. Là aussi, une bonne communauté existait déjà avec une bonne équipe. Là aussi, il s’agissait d’un quartier ouvert aux jeunes familles après l’Expo 1958. L’atmosphère y était différente, plus égalitaire, il n’y avait ni bonne ni mauvaise critique. Il a commencé à rencontrer les jeunes familles lors de petits-déjeuners de 9 à 11 heures, suivis de l’Eucharistie. En plus du petit-déjeuner, l’un ou l’autre sujet était ensuite abordé pendant 30 à 45 minutes. Il a travaillé dans cette paroisse de 1985 à 1993.

De 1993 à 1995, il a travaillé avec Mgr De Hovre sur le projet pastoral pour Bruxelles. Ici, les bases étaient déjà posées pour les unités pastorales ultérieures, en partant des paroisses existantes, des lignes de coopération ont été tracées. Son propre domaine d’activité a toujours eu deux points de convergence : le travail pastoral dans les paroisses d’une part, mais aussi le travail politique d’autre part.

En 1995, il devient doyen et curé de la paroisse de Laeken et en même temps adjoint de Mgr De Hovre, évêque auxiliaire pour Bruxelles. En raison de cette multitude de tâches, il s’est senti obligé de quitter la pastorale familiale en 1996.

De 2002 à 2009, il a ensuite continué à travailler avec Mgr De Kesel, l’archevêque actuel, en plus de la tâche à Laeken. Parallèlement, il a été nommé recteur et pasteur de la basilique en mai 2006. De 2010 à 2011, il est devenu le responsable ultime du vicariat de Bruxelles jusqu’à la nomination de Mgr Kockerols comme évêque auxiliaire et de Tony Frison comme adjoint.

Il décrit la tâche de suppléant comme passionnante, car elle lui a permis d’entrer en contact avec tous les prêtres de Bruxelles, tant néerlandophones que francophones, et donc d’avoir une vision globale de toutes les paroisses dans toute leur diversité. En même temps, trouver un équilibre entre le bonheur des prêtres et les tâches qu’ils doivent accomplir est également une tâche ardue.

En 2011, Mgr Herman Cosijns y a obtenu une nouvelle mission pleine de défis : il est devenu secrétaire de la Conférence des évêques et a donc aujourd’hui son bureau au 1 rue Guimard à Bruxelles. Il reste également recteur de la basilique de Koekelberg. En tant que secrétaire, il suit de près les évolutions de l’église et de la société, entretient des contacts avec les évêques et le gouvernement. Dans l’accomplissement de sa tâche, il a une vision claire de l’Église d’aujourd’hui. Chaque jour apporte de son lot de défis.

En tant que communauté de foi, nous sommes très reconnaissants pour cet engagement de tant d’années, engagement qu’il poursuit encore aujourd’hui avec un grand dévouement.

Texte de Myriam Grootaert pour Kerk & Leven UP Emmaüs – Traduit par Anne Périer

©Paul De Sadeleer & Dann Cortier

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