L’Appel de Bruxelles pour la paix | Cri contre la guerre

 

L’Appel de Bruxelles pour la paix | Cri contre la guerre

Écœurement, indignation, impuissance… que ressentir d’autre face aux informations et aux images en provenance de Gaza, d’Israël et du Liban ? Comment sortir de ces spirales de destructions, de violences et de mort ? Comment ne pas nous révolter contre ces « robots tueurs autonomes », boostés par « l’intelligence (sic !) artificielle » ? Est-ce cela l’image de notre monde, de notre « humanité » ?

Nous lançons un appel à tous nos concitoyens, Belges et Européens, pour qu’ensemble nous interpellions nos responsables politiques, à tous les niveaux et par tous les moyens de communication disponibles. Nous, les peuples, leur disons que la limite du tolérable est franchie, qu’ils doivent entendre les cris des victimes, qu’ils doivent crier leur colère, eux aussi, avec la même véhémence ; qu’ils doivent agir et imposer des sanctions, comme ils l’ont fait contre l’agresseur russe. Nous sommes frères et sœurs, nous européens, israéliens, palestiniens, ukrainiens… quelles que soient notre nationalité, notre religion ou nos convictions. Les souffrances des victimes sont les nôtres.

Éradiquer la guerre est un impératif qui s’impose à toute conscience humaine. Unissons-nous et marchons ensemble pour la paix ! Si nous sommes bien conscients que cela n’arrêtera pas les bombardements, au moins rappellerons-nous à ceux qui les ordonnent, et à ceux qui leur fournissent des armes, qu’ils franchissent les limites de la décence et de l’humanité, et qu’ils auront des comptes à rendre devant la justice.

Aujourd’hui, par un inquiétant retournement, un progrès vers la paix consisterait à revenir un siècle et demi en arrière. En 1874, en effet, il y a 150 ans, se tenait à Bruxelles une conférence internationale des « douze puissances » qui s’est conclue par la « Déclaration sur les lois et coutumes de la guerre ». Le contenu est inspirant, entre autres : « l’interdiction d’attaquer des villes et des villages ouverts et non défendus ; la distinction entre
combattants et non-combattants ; l’obligation d’épargner les hôpitaux et les bâtiments d’importance culturelle, scientifique ou caritative ». Bruxelles est ainsi à la source des développements ultérieurs – conférences de La Haye et conventions de Genève – qui constituent le droit international humanitaire, un droit aujourd’hui bafoué.

Nous lançons aujourd’hui, à l’occasion du 150e anniversaire de la Conférence de Bruxelles de 1874, un appel solennel et urgent à revenir à « l’esprit de Bruxelles ». D’où, mieux que de Bruxelles, rappeler l’élémentaire devoir de respect de la vie et du droit international humanitaire ?

La faiblesse de nos protestations n’est pas à la hauteur des souffrances des innombrables victimes de Gaza, du Liban, d’Ukraine, du Soudan et d’ailleurs. Que nos cris de colère montent aussi haut que leurs cris de souffrance. Notre mobilisation, jointe à l’action déterminée de nos responsables politiques, fourniront l’élan pour un retour au dialogue, à la négociation, à l’écoute de l’autre et à la justice, sans lesquels il ne peut y avoir de paix.

La Communauté des Dominicains de Bruxelles, fr. Mark Butaye o.p., fr. Ignace Berten o.p., fr. Benjamin Amarobonzi, Thierry Vuylsteke, Jean-Louis Mignot, Marie-Hélène Rabier, Marie-Laure Granier, Chantal Matthys

Photo ©Luca Marciano

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