Le Cardinal De Kesel rend visite à des migrants et réfugiés

Le Cardinal De Kesel rend visite à des migrants et réfugiés

Dimanche dernier, 25 septembre, l’Eglise catholique célébrait la Journée mondiale des migrants et réfugiés. Dans son message, le Pape François a lancé un appel à ne pas les considérer comme une menace mais de construire avec ceux qui viennent d’ailleurs un avenir basé sur les talents de chacun. 

Ne jamais devenir indifférent

A l’occasion de cette journée mondiale, le cardinal Jozef De Kesel a rendu visite samedi dernier à Schaerbeek à des migrants et réfugiés ukrainiens. La rencontre a eu lieu dans une famille belge qui, au nom de ses convictions chrétiennes, s’est engagé en leur faveur.

Le cardinal a voulu ainsi témoigner de sa compassion envers tant de personnes qui aujourd’hui encore sont sur les routes de l’exil et leur faire part de tout son soutien. Plus généralement, le cardinal a voulu souligner combien il est important de reconnaître la dignité de chacun afin de ne pas devenir indifférent mais bien solidaire.

« N’oublions jamais, a dit le cardinal, que derrière chaque problème et chaque défi, aussi grands puissent-ils être, il s’agit toujours de personnes concrètes : hommes et femmes, enfants et personnes âgées qui sont en recherche d’une existence meilleure ».

Cinq jeunes et deux adultes étaient présents à cet entretien, accompagnés par Sabine qui les accueille. Liubov est une grand-mère qui a fui les atrocités dans son pays. Nataliya Chepurenko, elle, s’établie il y a déjà quelques années en Belgique. Elle est la directrice-fondatrice de Brima, la « Brussels international Music Academy ». Elle était accompagnée à cette rencontre avec le cardinal par certains de ses étudiants, Alexandra, Valeria, Zoranie et Yaroslav. Certains d’entre eux résident dans notre pays depuis avant la guerre, l’arrivée d’autres est plus résente. Ainsi, Ana, originaire de Zaporizja, zone d’intenses combats, est une réfugiée récente.

Horreurs de la guerre

Tous ont témoigné de façon très poignante de ce que signifiait concrètement pour eux la guerre dans leur pays : votre maison qui est subitement anéantie, votre vie qui prend en une fois une toute autre direction ; le souci constant à l’égard des grands-parents avec lesquels le contact est rompu depuis des mois en raison de l’occupation de leur ville ; l’énorme défi de reprendre sa vie en main dans un pays étrangers sans ses parents, ses amis et tous ceux qui vous sont chers ; l’angoisse énorme de se dire que le pire pourrait encore arriver, y compris la menace nucléaire. Au moyen de photos de l’appartement de sa fille à Irpin avant et après les bombardements, Liubov a rendu visible et de façon émouvante les horreurs de la guerre.

Tous se sont montrés bien décidés : « nous sommes des êtres libres, nous vivions dans un pays libre, nous pouvions aller et venir où nous voulions et dire ouvertement ce que nous pensions, choisir nos dirigeants, à cela nous ne renoncerons jamais ». C’était dit très fermement mais en même temps avec beaucoup de dignité

Solidarité

En plus de leur ferme décision, ils ont montré aussi, et c’était frappant, beaucoup de solidarité dans leurs témoignages. Solidarité de l’Etat belge et des citoyens qui accueillent les migrants et réfugiés. Solidarité ici entre Ukrainiens qui se soutiennent mutuellement et s’aident à s’y retrouver dans leur pays d’accueil. Solidarité avec ceux qui sont restés au pays et qui sont soutenus pour aider à sauver la situation sur place par toutes sortes d’aide. Solidarité en Ukraine elle-même où il semble bien qu’aucune région de ce grand pays ne se sent encore en sécurité et où chacun s’engage les uns envers les autres. Les Eglises ukrainiennes, tant orthodoxes que catholiques, sont les premières à prendre l’initiative en ce domaine.

« Cette guerre, ainsi concluaient les participants à la rencontre avec le cardinal, n’est pas uniquement une guerre pour la libération de l’Ukraine mais finalement une guerre pour la liberté de l’Europe entière ». Pour eux les choses sont claires : l’agresseur russe doit être arrêté.

Geert De Kerpel