Un lieu où les SDF retrouvent de la dignité.
Mgr. Kockerols a le 5 septembre visité le centre « La Fontaine » géré par l’Ordre de Malte ; les sans-abri y ont accès à l’hygiène de base.
Le 5 septembre, Mgr. Kockerols a rendu visite à « La Fontaine », une maison située rue Haute à Bruxelles où les sans-abri peuvent bénéficier de soins d’hygiène et médicaux. Ils y trouvent également une oreille attentive et peuvent s’y détendre un moment. A Liège et à Gand, existent également deux centres d’accueil similaires. « La Fontaine » a pour but de donner aux personnes vivant dans la rue un accès à l’hygiène la plus élémentaire.
« Nous essayons ainsi de donner chaque jour un peu de dignité humaine à des personnes qui vivent dans une grande pauvreté », déclare un membre du personnel de Bruxelles.
L’Association belge de l’Ordre de Malte a originellement ouvert la première « Fontaine » rue des Fleuristes à Bruxelles ; cette dernière a fêté son vingtième anniversaire en 2016. 2017 fut l’année du déménagement vers l’actuel bâtiment rénové sis rue Haute 346 et qui était précédemment une ancienne discothèque). À «La Fontaine», l’attention et l’assistance sont principalement axées sur l’hygiène et l’assistance sociale. Le public cible est constitué de sans-abri mais aussi des personnes en situation de précarité (vivant dans un squat, un habitat insalubre ou sans sanitaires, etc.). Chaque année, l’Ordre de Malte fournit 18 000 douches, 25 000 visites à domicile, 17 000 lavages de vêtements et 7 000 prises en charge d’aide sociale ou de soins médicaux. Plus de 600 bénévoles visitent régulièrement les hôpitaux et rendent visite aux personnes nécessiteuses à leur domicile.
L’écoute est primordiale.
« Il est important d’écouter les gens », déclare l’une des personnes qui y travaillent. «Chaque jour, quarante tickets d’entrée sont disponibles pour les hommes et quinze pour les femmes. Le nombre de femmes est moins élevé car il y a moins de femmes SDF (15%) que d’hommes. Les femmes peuvent visiter notre centre jusqu’à deux fois par semaine, les hommes une fois par semaine. Notre centre est ouvert tous les jours jusqu’à 14h00. Les visiteurs peuvent prendre une douche à l’eau tiède et laver leurs vêtements (jusqu’à 2,5 kg). Si nécessaire, ils reçoivent également des vêtements et des chaussures de seconde main. Une infirmière présente soigne les maladies et affections. Les poux et la gale en particulier sont des parasites dont les gens souffrent. Leur corps et leurs vêtements sont traités contre cela. Ils peuvent également utiliser les services de pédicure. Le soin des pieds est également vital pour quelqu’un qui vit dans la rue.
Les sans-abri marchent quotidiennement pendant des kilomètres souvent avec de mauvaises chaussures.
Chacun est accueilli avec une tasse de café, un sandwich ou un gâteau. Tous nos services sont gratuits et disponibles sur place. »
Outre les quatre membres du personnel salariés, 85 volontaires travaillent au centre de Bruxelles. En sus, une équipe de six à huit volontaires travaille chaque jour pour recevoir et aider toutes les personnes.
16% des personnes sans abri qui sont reçus à « La Fontaine » sont des Belges, 35% d’Europe de l’Est et plus de 30% d’Afrique du Nord, principalement du Maroc et de l’Algérie.
Les pourcentages varient en fonction des vagues migratoires, la plateforme citoyenne s’occupant généralement des personnes en Afrique centrale.
Les coûts d’exploitation annuels de la maison bruxelloise sont d’environ 215 000 euro. L’association belge de l’Ordre de Malte ASBL, ainsi que des dons de particuliers, d’entreprises et d’associations financent l’opération aux 2/3. « La Fontaine » à Bruxelles reçoit également des subventions des autorités régionales pour un montant total d’environ 75 000 euro.
Les Fontaines collaborent également avec d’autres associations pour apporter une aide spécifique aux sans-abri. L’association bruxelloise fait partie de l’AMA, Association des maisons d’accueil, et propose par exemple un accompagnement de fin de vie à ses bénéficiaires. A ce titre, ils collaborent aussi avec d’autres associations qui offrent aux SDF décédés en rue un enterrement décent.
Reportage et photos Hellen Mardaga – Traduction Anne Périer