Anaïs Guérin, nouvelle responsable de la liaison pour les pastorales des jeunes.

 
Suite au départ de Catherine Jongen, c’est Anaïs Guérin, une jeune femme dynamique, pétillante et ambitieuse, qui reprend sa mission en devenant responsable de la liaison pour les pastorales des jeunes. 
Comment se fait-il qu’une jeune femme de 26 ans ayant fait des études d’économie-sociale et travaillé en tant qu’infirmière, se retrouve à occuper un poste au sein de l’Eglise ? Découvrez son portrait :

 

Peux-tu te présenter en quelques lignes ?

J’ai bientôt 26 ans et j’habite en Belgique depuis bientôt 3 ans. J’ai fait des études d’économie sociale et j’ai ensuite exercé en tant qu’infirmière à Paris. Cela a été une belle expérience et m’a permis d’apprendre beaucoup de choses. Selon moi, être infirmière est une réelle vocation.

Avec mon compagnon, nous avons décidé de démissionner de nos 2 emplois et de prendre du temps pour nous, de découvrir le monde et de voyager. J’ai pu, à ce moment-là, me questionner aussi vis-à-vis de ma profession d’infirmière et essayer de redonner du sens à mon travail.

Ensuite, j’ai découvert cet appel à venir travailler pour l’Eglise, à me mettre au service. J’ai pris le temps de discerner et j’ai répondu OUI afin d’aussi vivre quelque chose de différent. Ce sens au travail, je le retrouve ici. Il nourrit mon travail d’infirmière et je découvre par la même occasion autre chose.

 

Peux-tu nous en dire un peu plus sur ton parcours dans la foi chrétienne ?

Je suis issue d’une famille catholique et ce qui est important pour nous est la grande liberté donnée à chacun. Nous avons appris, mon grand frère et moi, par nous-mêmes. Nous avons vécu des expériences spirituelles et mes parents nous ont laissé libre de choisir de poursuivre ce chemin ou non. Le fait d’avoir eu le choix a pour moi, été très important.

A l’adolescence, j’ai vécu le sacrement de confirmation. Mon frère a arrêté et donc nos chemins ont été différents. La confirmation a été pour moi une expérience spirituelle forte et c’est à ce moment-là que j’ai eu le déclic entre la foi reçue et transmise par ma famille et une fois que je m’approprie une relation à Dieu que je construis. Cette période-là était pour moi une période intense.

J’ai également nourri ma foi en investissant dans l’aumônerie des jeunes étudiants, et à Paris, j’avais également différents engagements spirituels dans d’autres aumôneries.

 

En ayant comme exemple ton grand frère qui, lui a décidé de prendre un autre chemin, qu’est-ce qui t’a poussé à te faire confirmer ?

A l’époque, ma mère avait été appelé par une dame à animer le catéchisme et elles se sont liées d’une forte amitié. J’ai aussi ressenti que ma mère reconstruisait sa foi, retrouvait sa relation à Dieu à travers cette dame. Elle avait une fille qui a un an de plus que moi et nous nous sommes, nous aussi, liées d’amitié que nous vivons encore aujourd’hui. Je sentais que le catéchisme m’a beaucoup enrichi tant sur le plan personnel qu’amical. Je me sentais bien sur cette voie et je voulais confirmer ce choix de grandir dans la foi et c’est cela qui m’a fait poursuivre.

 

Pourquoi as-tu choisi de travailler avec l’Église et plus particulièrement avec les jeunes ?

Cette dame dont je viens de te parler, fait partie des coopérateurs de Don Bosco c’est-à-dire des laïcs qui décident de vivre à la manière de Don Bosco. Un jour, ils m’ont invité avec leur fille à participer à un camp d’été. C’était magnifique et c’était la première fois que je vivais une expérience comme celle-ci. Partir en vacances sans mes parents et découvrir 300 jeunes comme moi, c’était génial. L’ambiance était incroyable, très festif, joyeux et bienveillant.

Plus jeune, j’ai fait partie d’une école laïc ouverte à tous et là, je retrouve un milieu très bienveillant. En fait, j’aspirais à découvrir de nouvelles choses et ce camp est arrivé au bon moment. J’ai continué à vivre dans ce milieu-là. Lors de mes études à Paris, j’ai continué à être en lien avec les salésiens de Don Bosco. Je me suis investie et je suis devenue animatrice.

 Aujourd’hui, j’ai envie de m’investir pour les jeunes parce que j’étais jeune avant eux et on m’a ouvert les portes, on m’a fait confiance, on m’a donné des responsabilités, et j’avais envie de partager ça à mon tour à d’autres jeunes.

© Bart Dewaele

Être infirmière est une vocation et tu as choisi cette vocation. Comment expliques-tu le changement de métier en consacrant désormais ton temps à l’Église et aux jeunes ?

Ce n’est pas renier cette vocation première. J’aime beaucoup ce milieu-là et prendre soin des autres, que ce soit au niveau technique ou relationnel a toujours fait partie de moi. Et cette expérience de me mettre au service des jeunes m’aide à grandir et à continuer de m’enrichir. Pour moi, ce n’est pas renier ou changer de cap, c’est vraiment une continuité.

Un autre point important pour moi est l’intergénérationnel. Toutes les choses transmises par les plus âgés sont à transmettre et à témoigner à notre tour auprès des jeunes. Nous leur transmettons une expérience qu’ils n’ont pas vécu. Cela fait partie d’un tout. Prendre conscience qu’il n’y a pas que les jeunes dans la société et que c’est ensemble qu’on construit quelque chose. Donc le fait d’avoir été infirmière et d’avoir travaillé avec les plus âgés m’a nourri et je le cultive autrement.

J’avais envie d’encore me mettre au service, d’encore donner et donc cela me semblait cohérent et plein de sens de continuer cette mission.

Quelle a été ta réaction lorsque les évêques francophones t’ont proposé de reprendre le travail de Catherine Jongen en devenant responsable de la Liaison pour les pastorales des jeunes ?

Tout d’abord, un effet de surprise. J’ai demandé à prendre du temps de discernement pour ne pas prendre une décision sur un élan, une fougue d’avoir reçu cet appel. J’ai accepté cette responsabilité car c’est une belle continuité de ce que m’a offert Catherine dans notre collaboration et j’avais envie d’encore me mettre au service, d’encore donner et donc cela me semblait cohérent et plein de sens de continuer cette mission.

 

Selon toi, quel est le(s) plus gros challenge(s) de cette mission ?

C’est une mission hybride parce que le quotidien se résume à inventer ta journée, créer du lien et il faut toujours innover et rester créatif tout en gardant un cap et c’est cela aussi qui me stimule dans cette mission. C’est aussi un vrai défi parce qu’il faut être disponible, prendre le temps de créer du lien, d’être auprès des jeunes, d’être auprès d’autre acteurs de l’église qui sont eux, auprès des jeunes et même plus largement.

 

Combien de personnes feront partie de cette aventure avec toi ?

Nous étions deux avec Catherine Jongen. A ce jour, je travaille seule en lien très proche avec les pastorales des jeunes et c’est envisageable d’avoir une autre personne qui travaille avec moi au niveau interdiocésain mais ce n’est pas pour tout de suite.

 

Aux États-Unis, quand le président est élu, il propose une liste de changements concrets pour les 100 premiers jours après son élection. Et toi, que comptes-tu achever les 100 premiers jours de ton travail ?

Le premier terme est « cheminer ». Une mission comme celle-ci ne se résume pas à cocher des cases. C’est plutôt une continuité et je dois continuer à m’accrocher et à façonner à ma manière les balises qu’a mis en place Catherine et les autres avant moi.  

Ici, c’est 100 jours mais j’ai cette image de Jésus lors de la période de Carême de 40 jours.

Il ne savait pas ce qu’il allait vivre pendant 40 jours. En tant que chrétien, il faut vivre dans le présent, se laisser façonner par ce qui arrive et questionner, interpeller, douter mais toujours cheminer et avancer. Je ne saurais pas donner une réponse nette comme ça mais je sais que j’ai envie de continuer à cheminer et surtout à le faire avec le Christ et les jeunes.

 

Bonne route Catherine !