Church 4 You | Des camps sans aumôniers

Communiqué de presse 26 juin

Les camps vont avoir lieu ! Une opportunité pour (re)trouver le « célébrant » caché en chaque jeune !

Dans les mesures sanitaires prises suite au Covid 19, il y a l’interdiction pour les célébrants, aumôniers, prêtres, accompagnateurs de sens, de passer aux camps. Ne serait-ce pas l’occasion pour les jeunes et les chefs de réinventer de nouvelles pistes, non seulement pour vivre les promesses, mais aussi pour continuer à intégrer un des pôles des mouvements de jeunesse, celui de la recherche de sens qui implique des propositions de temps d’intériorité, de questionnement, de spiritualité.
Avant toutes choses, il est à noter que d’excellents outils sont à la disposition des scouts , des guides , des patronnés via leurs sites respectifs.
Voici déjà quelques pistes tellement simples qu’on les oublie parfois. Elles sont à utiliser sans modération au camp (et pas seulement au camp…) pour continuer à découvrir ce pôle sens et foi/sens et action.

Partons de ce qu’il y aura au camp : notre corps et sa respiration ; le corps des autres et leur respiration ; la nature et l’émerveillement de tout ce qui nous dépasse !

Que faire déjà avec tout ça ?
– notre corps et sa respiration : s’arrêter, là, dans un lieu calme, se coucher sur le dos et regarder le ciel, les branches d’arbres, les brins d’herbes, avec un regard d’enfant qui a 4 ans. Regarder, s’émerveiller ! Puis fermer les yeux et écouter… les craquements, le chant des oiseaux, un écureuil qui grimpe à l’arbre, … et s’émerveiller. Puis sentir les odeurs, celle de la terre, de la mousse, des fleurs, … et s’émerveiller. Puis ressentir son dos, ses bras, sur quoi ils reposent, … et s’émerveiller de ce corps qui est « soi » et qui est tellement extraordinaire. Et enfin, fermer les yeux, suivre son souffle, sentir son cœur battre et s’émerveiller. Et laisser venir ce qui vient : je me sens peut-être à la fois très petit mais à la fois sacré ? je me sens à la fois seul, différent et relié ?
– le corps des autres et leur respiration : s’il est fondamental de faire l’ « exercice » précédent seul, il peut être bon, par petit groupe (4-5) de faire une relecture de ce qui a été vécu et pourquoi pas un temps de clôture avec un merci (action de grâce) ou un mot d’émerveillement (louange) ?
– la nature : se connecter à la nature est thérapeutique. La nature est lente, vivante, respirante. La marche lente, dans la nature, est un outil d’intériorité excellent. En effet, le balancement du corps d’une jambe sur l’autre nous rapproche de l’état de conscience dans lequel nous sommes quand nous rêvons. Notre conscience est donc élargie, décloisonnée.

Plusieurs pistes à essayer avec les jeunes :
1. marcher seul, avec de petits objectifs tel que : rester en silence en marchant, s’émerveiller et ramener un objet qui symbolise quelque chose (par exemple : la valeur qui est la plus importante pour moi ; ma place dans la troupe/la compagnie,… ; le rapport que j’ai par rapport à ce qui me dépasse ; ma relation à mon corps ; mon rêve le plus grand pour le camp ou dans ma vie,…). En faire une remontée en petit groupe.
2. marcher par deux avec un thème ou des questions sur : le conflit, les blessures, le pardon, les cadeaux de la vie, le sens que je veux lui donner, la manière de prendre sa place, de relever l’autre, …. Quand on marche, on avance et les regards ne se croisent pas trop. La confiance monte et les paroles peuvent se dire. Bien entendu, au préalable, il aura fallu faire un cadre pour que chaque jeune se sente en sécurité (principalement par rapport à la confidentialité et au non-jugement)

La promesse : Bénir, c’est dire du bien. (Vient du latin :bene et dicere)
Le temps des promesses est un rite de passage très important pour les jeunes. Aujourd’hui, de nombreuses unités se sentent encore reliées à la foi chrétienne, de manière plus ou moins distendues. La célébration des promesses est donc encore reliée, pour beaucoup, à la question de la transcendance, de Dieu. Que ce soient les insignes que l’on bénit, que ce soient les jeunes qui de manière personnelle « appellent » sur eux la bénédiction de Dieu, que ce soient les jeunes qui sont bénis par un autre, chaque groupe a ses habitudes, ses rituels. En cette période où ceux à qui on a l’habitude de demander de réfléchir à cette « action rituelle » ne pourront venir, il est bon d’être créatif. N’hésitez pas à réfléchir, avec la personne avec qui vous vivez habituellement ce temps (prêtre, accompagnateur de sens, aumônier, …) pour inventer autre chose pour ce camp. N’hésitez pas non plus à créer, entre vous, un nouveau rituel. Ce qui est important de savoir, c’est que tout jeune est invité à bénir, à partir du moment où il se sent relié et présent aux autres et à plus grand que lui.
On pourrait dire que la bénédiction est une « action et une parole» par laquelle on dit l’amour de Dieu pour telle ou telle personne. En d’autres mots, la bénédiction « rappelle » l’amour de Dieu que nous croyons être indéfectible pour chaque personne. Nous sommes dans le registre de l’être et non de l’avoir : la bénédiction est destinée à faire advenir l’autre à un « état meilleur » en se prenant conscience à quel point il est précieux, sacré, unique. Dans la bénédiction, on peut voir un double mouvement : un mouvement descendant -Dieu bénit l’homme pour le combler de son amour- et un mouvement ascendant -l’homme bénit Dieu pour le remercier.

Prier…
Maurice Bellet, dans un très beau texte intitulé « les 17 manières de prier sans en avoir l’air » pour ceux qui croient qu’ils ne savent pas prier nous livre un texte qui nous permet de nous faire sortir de certaines croyances étriquées sur la prière. En voici deux extraits pour vous donner l’envie d’aller lire le texte en entier et d’en proposer des extraits aux jeunes.
– Prier c’est « travailler de ses mains à des tâches ménagères, à la couture, à son métier, à du bricolage et faire taire la radio et tout le brouhaha intérieur. Ecouter ce qui parle sans mots tandis que les mains s’occupent et occupent la surface de l’âme. »
-Prier c’est « se tenir dans la paix qui est l’harmonie des puissances au-delà (certes) du tourbillon, au-delà de l’abstention sereine, au-delà de l’abandon volontaire des héros, dans l’harmonie des puissances coïncidant avec la plus humble humilité. Ceci, dans le médiocre des jours, sans hauteur, sans savoir, et quelquefois sans grâce. »
Prier, c’est aussi faire silence et juste allumer une bougie ; proposer à chacun de dire un merci, un pardon, une demande ; proposer un texte biblique ou non qui invite à la réflexion ; prendre un moment d’arrêt sur son chemin de vie, regarder ce qui a été parcouru et décider du nouveau chemin à prendre; faire un signe de croix; bénir le repas ; chanter autour du feu le magnifique cantique des patrouilles ; s’endormir en relisant sa journée ; se réveiller en l’offrant à plus grand que soi, ….
Prier, si on écoute les psaumes -ce très vieux livre de l’Ancien Testament- c’est crier vers, c’est pleurer, c’est se réjouir, c’est se sentir abandonné ou justement terriblement aimé et précieux, c’est demander, c’est désespérer, … mais ne jamais le garder pour soi seul. Juste se dire que le cri, la joie peuvent toujours être partagés même si on ne sait nommer avec qui. Prier, c’est en fait croire, qu’au cœur de son cœur, quelqu’un est toujours là, dans la pure présence de l’existence…

Allons donc, réjouissons-nous que ces mesures nous ouvrent un chemin pour (re)trouver le « célébrant » qui veille en chacun de nous!

Catherine Jongen, Church4You, un service de l’Eglise catholique auprès des jeunes
Christelle Malfait, Woggle&Spirit

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