Dimanche | Martine Motteux accueillera le pape
Directrice générale de la basilique de Koekelberg, Martine Motteux accueillera donc le souverain pontife le samedi 28 septembre lors de sa rencontre avec l’Église catholique de Belgique. Interview.
Née à Bruxelles, d’un père militaire néerlandophone et d’une mère francophone, Martine Motteux incarne d’une certaine manière l’esprit d’engagement et l’idéal d’une Belgique bilingue. C’est en Flandre, où sa famille avait déménagé après sa naissance, qu’elle a mené ses études en néerlandais, tout en continuant à parler français à la maison. Une fois dans la vie active, elle a travaillé pendant 10 ans dans le secteur bancaire avant de se marier avec un Bruxellois bilingue (aujourd’hui décédé) avec qui elle a eu deux enfants, Alexandre et Deborah. Martine Motteux s’est également investie pendant 19 ans en politique, dont 15 au côté de la ministre Brigitte Grouwels. Et parallèlement à sa carrière, elle a toujours tenu à son engagement associatif notamment dans le secteur de l’éducation.
Qu’est ce qui vous a conduit à travailler avec l’archevêché ?
J’ai dirigé le PO (pouvoir organisateur) de Sint-Gillisschool, une petite école flamande en manque de financement. Grâce à l’archevêché, nous avons réuni les 15% nécessaires pour acheter un nouveau bâtiment. Nos contacts se sont poursuivis par la suite en raison d’autres engagements que j’avais. En 2019, alors que je terminais ma carrière politique, Mgr Kockerols m’a proposé le poste à la basilique de Koekelberg, un poste qui correspondait parfaitement à mon profil et à mes compétences.
Pouvez-vous nous parler de votre fonction ?
Depuis novembre 2019, je suis devenue directrice générale de la basilique, en collaboration avec le chanoine Tony Frison, recteur-curé depuis 2020. Mon rôle est de coordonner tous les acteurs de la basilique. Malgré les défis quotidiens, ce poste est une grande source de joie. La basilique est un lieu de culte mais également un site culturel et touristique. Mon bénévolat m’a aidée à développer des compétences en gestion de projet et en relations publiques, facilitant l’ouverture de nouvelles opportunités pour la basilique. J’ai notamment mis l’accent sur la collaboration avec les bourgmestres pour la gestion et la valorisation du site.
Comment avez-vous préparé la venue du pape ?
Annoncée en décembre lors du 600e anniversaire de l’université de Louvain, la visite du pape est devenue concrète en avril. La préparation a impliqué une coordination intensive avec la police, les bourgmestres et plus de 100 bénévoles. C’est le plus grand événement que j’organise depuis le départ du père Marc Leroy. En tant que membre du comité national d’organisation, je suis chargée du suivi des décisions, de l’application des directives et de l’information de mes collègues. La basilique sera fermée avant l’événement pour gérer la sécurité et préparer l’édifice.
Quels sont vos projets futurs pour la basilique ?
Nous avons de grands projets, comme la restauration de la maquette de la basilique qui a 100 ans, et l’installation d’un nouvel éclairage par Beliris. Je rêve aussi de nouveaux vitraux, d’un rooftop sécurisé pour valoriser le panorama incroyable qui offre une vue imprenable sur la ville, et d’une brasserie-restaurant. Renforcer les liens avec les riverains passe aussi par la location de salles et même d’un théâtre. Enfin, les enjeux de mobilité et l’accessibilité sont cruciaux pour la vie du bâtiment.
Comment relevez-vous les défis liés à un tel bâtiment ?
Un des principaux défis est le manque structurel de financement pour l’entretien. Grâce à mes compétences en administration et relations publiques, j’ai collaboré avec la fabrique d’église et l’asbl qui gère les aspects touristiques pour y remédier. Je crois en une direction horizontale car chaque membre est important. Mon bureau est toujours ouvert, et j’organise des moments conviviaux avec le personnel pour maintenir une bonne ambiance.
Comment voyez-vous l’avenir de ce lieu ?
Je souhaite faire de la basilique un lieu où la communauté se rassemble pour des événements religieux ou culturels. Je veux valoriser chaque aspect de cet édifice, de son architecture à son rôle dans le quartier. Avec le soutien de l’équipe des prêtres, les bénévoles et les partenaires locaux, nous espérons faire de la basilique de Koekelberg un lieu incontournable pour les générations futures, et qu’elle signifie plus que la silhouette art déco, immédiatement identifiable, du paysage bruxellois.
Propos recueillis par Anne PÉRIER,
vicariat de Bruxelles