Don Bosco Aujourd’hui | Quatrième vidéo des Idées éclaircies avec Laudato Si

Changer nos habitudes ? Pourquoi faire ? “La science et les technologies vont résoudre le problème du réchauffement climatique” ! Et si nous laissions nos baguettes magiques de côté pour changer de lunettes et regarder la réalité d’une autre manière ? C’est ce que le Pape propose dans Laudato Si au chapitre 3, dont la première partie est le sujet du quatrième épisode des “Idées éclaircies”. Alors que nous cherchons à l’extérieur de nous l’origine du problème, nous oublions que la racine même de la crise écologique est bien humaine. Ces technologies que nous développons, à la recherche du “toujours plus”, ne participent-elles pas activement à la dégradation sociale et environnementale ?

Le Paradigme TechnoCratique (PTC), une nouvelle drogue

Le pape attire notre attention sur le paradigme technocratique qui régit nos vies. Ce terme peut paraître un peu barbare : il décrit comment les technologies présentes dans notre quotidien viennent influencer notre manière de voir le monde, de concevoir notre rapport à l’autre, à la nature et aussi à nous-même. “La technocratie, étymologiquement, c’est le pouvoir de la technique, et le paradigme est une représentation, une vision du monde”, explique Joaquim. “Par hasard, on s’est rendu compte que les initiales correspondaient à une drogue qui circule dans les lycées français. Et c’est pareil : on ne sait plus s’en passer, on n’imagine pas notre vie sans le PTC”, raconte Gwenaëlle. Sans que l’on en soit conscient, les technologies conditionnent notre rapport au monde : elles nous font considérer toute chose vivante comme une machine, et elles nous font entrer en relation avec les autres et la nature comme si nous-même étions des machines (par exemple, des montres ou des téléphones indiquent le nombre de pas effectués chaque jour, en rue, en forêt, à l’intérieur, etc.). Ainsi, la science et les technologies deviennent une drogue lorsqu’elles sont utilisées à mauvais escient.

Le PTC à la racine humaine de la crise écologique

Cette manière de voir le monde, cette recherche du “toujours plus” a forcément un impact sur la planète : pollution de l’eau, de l’air, du sol, etc. Dans l’idée reçue de cet épisode, il y a déjà une expression révélatrice de l’incapacité de la science à résoudre seule la crise socio-environnementale. En effet, la science moderne segmente la réalité pour l’étudier. L’idée reçue concerne le réchauffement climatique, alors que celui-ci n’est qu’un des problèmes que l’on range dans les changements climatiques (biodiversité, montée des eaux, désertification, raréfaction des ressources, etc.). Agir uniquement sur la hausse de la température de l’air, c’est nier la complexité des problèmes, leur source qui est en grande partie anthropique, et leurs conséquences socio-environnementales.

Certes, la science et les technologies ont participé activement à l’amélioration des conditions de vie d’une partie de l’humanité. Mais elles ont aussi contribué à la détérioration des conditions de vie d’une autre partie… “Ce que nous voulions mettre en évidence, c’est le fait que nous ne sommes que des humains, limités dans nos capacités, et inscrits dans un espace-temps défini. Ce souhait de vouloir tout régler avec les sciences et les technologies montre à quel point l’Homme souhaite avoir la maîtrise de tout. Mais nous ne sommes pas tout-puissants, nous ne pouvons pas régler la température générale de la planète en appuyant sur des boutons”, précise Gwenaëlle.

Construire ensemble un nouveau regard

La manière technique d’apporter une solution à la crise écologique paraît louable. Mais elle ne fait que détourner notre regard de la crise plus profonde qui se cache en nous-mêmes. Aujourd’hui, l’humanité est capable de s’autodétruire : indirectement en déréglant le climat et les écosystèmes, et directement par exemple via la technologie nucléaire sous forme de bombe. Joaquim alerte : “Ce qu’il y a d’encore plus dangereux, c’est que les technologies les plus puissantes sont concentrées dans les mains de quelques personnes, qui n’ont pas forcément en vue le bien de tous et de la maison commune”.

Cependant, les deux jeunes nous rappellent que la science a bien sa place dans cette transition écologique, si elle rentre en dialogue avec d’autres domaines. Ils prolongent l’appel du pape à faire dialoguer la science avec d’autres disciplines telles que l’éthique, la spiritualité, la culture. Ce dialogue est urgent pour que toutes ces connaissances aient un sens et servent le bien de tous. Rendre le développement des sciences et des technologies plus respectueux de la vie humaine, animale et végétale, cela demande un changement de regard.

Gwenaëlle et Joaquim et leur génération ont grandi dans l’essor de l’informatique et du numérique. Ils utilisent même l’audiovisuel pour la série des Idées éclaircies. Ils nous laissent des ressources supplémentaires numériques…pour ne pas être sous l’emprise du PTC mais pour nourrir la tête, le cœur et le corps humains. Rendez-vous au mois de février pour la suite du chapitre 3 qui sera consacrée à l’anthropologie (encore un mot barbare !).

Joaquim LESNE, référent écologie intégrale du diocèse de Liège
et Gwenaëlle MARTIN, Mouvement Salésien des Jeunes
Source : don-bosco.net

 

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