Événement pour la Paix « Give Peace a Hand » à Molenbeek

 

Événement pour la Paix « Give Peace a Hand » à Molenbeek

 

Pourquoi une journée pour la Paix autour des 75 ans de la déclaration des droits de l’homme

Environ 150 personnes dont un tiers d’adolescents et d’enfants, se sont retrouvées le 21 avril à Molenbeek pour célébrer l’engagement à construire la Paix et soutenir ceux qui vivent dans des pays où son absence se fait cruellement sentir. Une journée marquée par l’enthousiasme des jeunes acquis à la cause et la force de leur conviction que la paix est ce qu’il y a de plus précieux. Ce que cet événement a mis en lumière de manière tangible, c’est que chacun de nous peut devenir vecteur de paix là où il vit, indépendamment de son âge, son histoire, sa culture et sa religion.

Ce jour-là le Centre Maritime Communautaire de Molenbeek grouille de monde. Un temps d’accueil, de rencontre autour de stands et ateliers, suivi d’un programme en plénière de témoignages et de prière interreligieuse marque la matinée. Déplacement à l’Institut Imelda situé en face pour le pique-nique convivial, et workshops variés. Et à 15h30 au Parc de Tour et Taxis pour une course relais et une conclusion symbolique avec la présence du ministre Benjamin Dalle et d’autres personnalités.

Une journée organisée par Dialogue4All (mouvement des Focolari), People’s Prayer for Peace et Jeunes pour un Monde Uni (Focolari). Une journée centrée sur la paix, dans le cadre des 75 ans de la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Celle-ci nous rappelle que la paix véritable ne peut être atteinte que par la reconnaissance effective des droits et des libertés de chacun et par la promotion de la fraternité universelle. Et en fin de journée tous se réuniront autour de l’obélisque des Droits de l’Homme dans le parc de Tour et Taxis pour déclarer leur engagement à les mettre en pratique.

Une question peut surgir : d’où viennent ces jeunes convaincus de la nécessité de construire la paix, quelle est la source de leur conviction qui est tellement forte qu’elle est contagieuse ?

Il faut savoir que ‘Give Peace a Hand’ n’est pas né le 21 avril 2024. Depuis novembre 2023, sous la directive de Claire Hebbelinck et Ton Jongstra, un groupe de jeunes adolescents de différentes écoles de Belgique accompagnés d’un de leurs enseignants, se sont lancés dans un parcours de formation qui a fait d’eux des « ambassadeurs de la paix » dans leur milieu scolaire et au-delà. Un parcours de citoyenneté inspirée et inspirante qui trouve sa conclusion ici.

 

Des participants impliqués

Ces jeunes de différentes écoles (Atheneum Mariakerke-Gand, Institut Saint-Michel de Neufchâteau, Collège des Etoiles de Haren, Imelda-Instituut de Molenbeek, Institut des Sœurs de Notre-Dame d’Anderlecht) impliqués dans le projet montent sur le podium et partagent ce qu’ils vivent et ont mis en route ces derniers mois. Ainsi Lara souligne l’importance de l’écoute, du respect, du dialogue, de la négociation. Lysander explique sa nouvelle compréhension de la paix qui est bien plus que l’absence de guerre, qui s’exprime et se construit par de petits gestes qui bannissent l’intolérance et l’injustice. Cezar met en lumière la nécessité du dialogue, qui est une façon pacifique et enrichissante de communiquer. Raghad, originaire de Palestine, exhorte tous à dépasser ce qu’elle appelle « la culpabilité du survivant » en transformant « l’apitoiement sur soi » « en carburant », en « plaidoyer » pour la cause. Eloan illustre son engagement comme ambassadeur de la paix par le fait que lui et son ami Gabriel ont organisé un brunch pour mieux intégrer les élèves d’une classe de primo-arrivants. Selon lui la paix est « une force que nous portons tous en nous et qui nous permet de devenir des héros en suscitant des changements positifs et durables dans la société. »

Au cours de la matinée ces témoignages ont été complétés par ceux de deux jeunes vivant en Ukraine (par vidéo), du Père Gabriele Romanelli, curé à Gaza (vidéo), et par celui d’Antonella Lombardo venue d’Italie pour partager quelques-uns des fruits de Dancelabarmonia, une organisation culturelle qu’elle a mise sur pied grâce à laquelle elle organise entre autres des camps de danse en Israël et Palestine avec des enfants juifs et musulmans. L’art comme vecteur de l’entente et de la paix entre les peuples.

Un ensemble d’instruments à vent a introduit le moment de People’s Prayer for Peace, une initiative interreligieuse que Bettina Appel met sur pied depuis quelques années à Bruxelles. A midi pile, le Time-Out a été fait : une minute de silence, de recueillement, de prière pour la paix, en unité avec tous ceux qui de par le monde le font au même moment. Et les jeunes ambassadeurs de la paix ont posé chacun une bougie allumée sur le devant du podium. Puis des représentants de différentes religions et convictions philosophiques se sont adressés chacun au public présent en bénissant le chemin de paix entrepris : Koen Vermeulen du Centre du Bouddhisme de Bruxelles, Jamal Habbachich, imam d’une mosquée à Molenbeek, et Solomon Oyepa, prêtre catholique. Un moment fort d’harmonie entre les religions qui donnent à tous les ressorts pour être constructeurs de fraternité et de paix.

 

Une journée qui porte du fruit

Et les enfants ? Ils étaient une vingtaine et se sont entraînés à construire des relations empreintes d’amour et de paix, par des activités adaptées à leur âge, des scènes de théâtre, des bricolages, la prière du Time-out, ainsi qu’un moment d’inculturation lors de la présentation d’instruments de musique et de danses typiques de l’Ecuador par Franklin Diaz.

Toute la journée un soleil généreux a démenti les prévisions de la météo. Les allées et prés du parc de Tour et Taxis, où s’est déroulée la dernière partie du programme, portaient certes les traces des averses de la veille, mais rien n’a pu enfreindre l’enthousiasme des équipes de coureurs et de supporters réunis pour le Run4Unity. Un « orchestre » composé de percussionnistes créatifs encourageait les sportifs de tous les âges qui faisaient leurs rondes. En fait, le Run4Unity mondial se fera le 5 mai, pendant 24 heures, selon les fuseaux horaires.

La journée s’est clôturée par un moment officiel autour de l’obélisque de la Déclaration des droits de l’Homme dressé dans le parc. Trois jeunes ont lu une déclaration pour la paix à la rédaction de laquelle ils ont contribué. Ils ont mis l’accent sur les éléments suivants : le fait que la paix commence par chacun de nous et par l’interconnection elle acquiert un impact plus grand. La mise en pratique de la Règle d’Or (qui dit de faire aux autres ce que tu voudrais qu’on te fasse) permet de semer des « grains d’amour » dans le cœur des autres. L’éducation au respect, à la gestion des conflits individuels et collectifs constitue le fondement de la paix. Et donc : « ne pas perdre l’espoir d’un monde paisible, inclusif et durable face aux conflits en trouvant des ressources dans notre enracinement culturel et spirituel dans ce monde ».

Ont remercié et encouragé les jeunes M. Benjamin Dalle, Ministre à Bruxelles de la Jeunesse, des Médias et de la Lutte contre la Pauvreté, Elizabeta Kitanovic, experte en droits de l’homme et membre du personnel de la Conférence des Eglises européennes, ainsi que Rkia Tiar, présidente du European Women of Faith Network.

Finalement un olivier, symbole de la paix, a été planté sous les applaudissements de tout le monde.

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Visiter le site du mouvement des Focolari ici.