Les faits
Lors de la conférence de presse organisée après la rencontre de la Premier Ministre britannique et Donald Trump vendredi 26 janvier, le Président américain a réaffirmé son soutien à la torture:
“Le nouveau Secrétaire de la Défense a affirmé publiquement qu’il ne soutenait pas nécessairement les pratiques de torture, de simulation de noyades ou autres. Même si sur ce sujet, c’est lui qui décidera, je ne suis pas d’accord avec lui.”
Deux jours plus tôt, lors de sa première interview, le Président Donald Trump avait déjà indiqué qu’il était en faveur de l’usage de la torture, estimant que des actes comme la simulation de noyade étaient efficaces : « La torture, ça marche. » Ces propos font écho aux déclarations de campagne dans lesquelles il avait déclaré son intention de réintégrer des techniques « bien pires » pour obtenir des aveux, s’il était élu.
La torture contrevient directement à divers engagements pris par les Etats-Unis au niveau régional et international, en premier lieu à la Convention des Nations Unies contre la torture, que les États-Unis ont ratifié en 1994.
Plusieurs voix se sont fait entendre outre-Atlantique pour condamner le recours à la torture, dont celles du Sénateur Républicain John McCain, du nouveau Directeur de la CIA Mike Pompeo, ainsi que du Rapporteur Spécial des Nations-Unies contre la torture, Nils Melzer. La torture étant incompatible avec les convictions chrétiennes, une grande campagne est aussi menée par des protestants américains (cf. Christian Post, Torture is a denial of Jesus : http://www.christianpost.com/news/torture-is-a-denial-of-jesus-173309/).
Mobilisation de l’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture
La société civile qui lutte pour l’abolition de la torture est scandalisée par les affirmations du nouveau président des Etats-Unis. En Belgique, l’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture, l’une des principales associations actives dans ce domaine, condamne fermement les propos de Donald Trump.
Le Président de l’ACAT Belgique, Luc Detavernier, dénonce : “C’est un pas en arrière gigantesque! Tout le monde sait que la torture est non seulement une atteinte directe aux droits fondamentaux reconnus par tous les grands traités internationaux de défense des droits de l’homme, mais en plus que c’est une technique inefficace pour obtenir des aveux. De tels propos instillent le doute dans la société : la torture serait soudain devenue une pratique acceptable ? Elle relèverait d’un choix personnel, d’un débat sur son efficacité ? Nous pensons plutôt qu’au XXIème siècle, la torture est absolument, et dans tous les cas, intolérable ! En préférant la revanche à la justice, la violence à l’intelligence, la bêtise à la vérité, notre société redeviendrait assurément barbare. ”
Et d’ajouter: “Même si le nouveau Secrétaire à la Défense américain (le Général Mattis aussi appelé Mad Dog) a déclaré être contre la torture, une brèche a été ouverte par les affirmations de Donald Trump. Dans un tel contexte, on ne s’attend pas à ce que beaucoup d’énergie soit dépensée par les autorités américaines dans les 4 ans à venir pour lutter contre les traitements inhumains et dégradants dans les prisons américaines ou contre les bavures policières, alors qu’il y a beaucoup à faire dans ce domaine. »
La Fédération Internationale des ACATs et le réseau des ACATs appellent le gouvernement fédéral, les acatresponsables militaires et civils et les élus du peuple américain à s’opposer à la restauration de la torture. L’ACAT Belgique va notamment exposer ses craintes auprès de l’ambassade des Etats-Unis en Belgique.
Enfin, l’ACAT Belgique invite ses membres et amis à signer l’initiative citoyenne Lettre mondiale à Mr Trump qui met en garde le Président américain quant au risque de division que ses propos suscitent (https://secure.avaaz.org/campaign/fr/trump_muslim_ban_letter_sgnr_rb/?cQzyHlb).
Contacts / Infos supplémentaires: ACAT Belgique, http://www.acat-belgique-francophone.be/
acat.belgique@gmail.com, Axelle Cheney (pour ce dossier): Tél – 04.78.50.38.05