« Les cours de religion et de morale ne divisent pas les élèves » par Benoit Dutertre

Certains affirment que, dans les écoles officielles, les cours de religion-morale divisent les élèves.
Professeur de religion dans l’Enseignement officiel depuis de nombreuses années, Benoit Dutertre présente quelques arguments afin d’étayer cela.

« Les cours de religion et de morale ne divisent pas les élèves »

L’argument, avancé par certains, en faveur de la suppression de l’heure de cours de religion-morale et de son remplacement par une deuxième heure de cours de CPC, est que l’existence d’un cours « convictionnel » accentue les clivages entre les élèves et les divise.
Une deuxième heure de CPC obligatoire réunirait tous les élèves de la classe. Notons qu’ils ont déjà l’occasion d’être, tous ensemble, en classe homogène dans plusieurs autres cours.

Dans la pratique, sur le terrain, il est faux de dire que les diverses options de cours philosophiques « divisent » les élèves. Ce n’est pas du tout vécu comme cela ni par les élèves ni par les professeurs. Chacun rejoint simplement une option comme cela se fait, par exemple, en langues ou en math 2h.- 4h.- 6h. En ce qui concerne les enseignants des cours philosophiques, ils ont des relations privilégiées et réalisent du travail collaboratif entre eux.

En démocratie, la diversité est une richesse et donne une liberté, une voix spécifique à chacun.
Il existe plusieurs syndicats. Ici, on ne dira pas d’abord qu’ils divisent les travailleurs mais plutôt que cela leur offre le choix de leur Organisation.
Il existe plusieurs types d’enseignements. On ne dira pas qu’ils divisent les élèves, mais plutôt qu’ils leur offrent plusieurs voies selon leurs goûts et leurs capacités.

Depuis des années, les cours de religion et de morale forment de bons citoyens en incluant dans leurs compétences un questionnement philosophique authentique.
Les cours de religion donnent même une motivation accrue pour se mettre au service du bien commun et pour être solidaire. Dans chacun, vous trouverez la règle d’or : « Ne fais pas aux autres ce que tu n’aimerais pas qu’ils te fassent ou encore fais aux autres ce que tu aimerais qu’il te fasse. » et aussi, inspirée d’une Tradition actualisée, la défense du plus faible et du plus pauvre. N’est-ce pas là une sacrée belle sagesse ?

Pourquoi priver les élève de son approfondissement dans un cours philosophique librement choisi ?

B. Dutertre
Prof de rel.