Les maisons de repos impactées par le corona virus, Josefien Verhelst nous dit tout !

La crise du corona virus a touché divers secteurs. Parmi eux, les maisons de repos. Les personnes âgées ont eu énormément de mal à vivre cette situation. Josefien Verhelst, responsable pastorale depuis presque un an et demi pour la zone « Curando West » de l’asbl Curando nous livre son ressenti. 

 

Cette période a été pour elle synonyme de recherche et d’exploration : rechercher ce qui doit être fait mais aussi explorer les possibilités.Tout devait être repensé.

La question la plus importante à se poser était de savoir quel but nous voulons atteindre à travers nos initiatives ? Cette crise nous a poussé à aller à l’essentiel pour beaucoup de choses. L’incertitude incessante ne nous a pas facilité la tâche. On se rend compte que le découragement est tout à fait normal et qu’il est important de constamment communiquer les uns avec les autres. Finalement la réponse est évidente : nous avons survécu à cette crise car nous avons agi par amour envers nos collègues, les visiteurs et les familles, que nous accompagnons avec beaucoup d’empathie. 

Savoir comment manifester cet amour dans les limites de ce qui est permis et obligatoire reste encore aujourd’hui très difficile. 

Josefien et Anna au barbecue en août 2019 ©Lien Van Maele

Depuis la fermeture des portes de tous les bâtiments, Josefien devait travailler dans le centre-même. Ce qui a eu le plus grand impact sur leur mode de fonctionnement était d’une part l’interdiction des visites et d’autre part le fait de devoir s’équiper avec le matériel de protection contre le virus. Toutes les personnes qui ont été testés positif au Covid ont dû rester entre eux dans un seul endroit. Cela a été un vrai travail de réorganisation. Au début du confinement, chacun devait rester dans sa chambre, ils ne pouvaient pas offrir grand chose si ce n’est la distribution de puzzles, de journaux dans les chambres, etc. Désormais, tout rentre petit à petit dans l’ordre, les résidents ne vont dans les chambres que pour se reposer. Les activités créatives reprennent. Un pèlerinage au centre a été organisé dans les couloirs ce qui permet aux personnes de « visiter » leurs sanctuaires Mariaux préférés.

Le sentiment de peur était présent mais étonnamment, les résidents étaient plus inquiets pour leurs familles que pour eux-mêmes. De même pour les employés. Et les nouvelles au journal ne rassuraient personne. Les pensionnaires avaient constamment peur de savoir ce qui pourrait arriver à leurs proches. Dans ce cas-là, l’écoute et l’accompagnement sont très importants pour diminuer la panique.

 

Ce qui a vraiment aidé Josefien et ses collègues à gérer cette crise a été de savoir qu’ils n’étaient pas seuls, qu’ils étaient soutenus. Un sourire sincère, un merci du fond du cœur, tous ces petits moments de bonheur les ont aidé à tenir bon et à persévérer.

Elle gardera quand-même des souvenirs très marquants de cette période de crise. Près de 40 décès qui sont impossibles à oublier. Devoir voir les familles porter des tenues par sécurité pour venir dire Adieu à un proche en soins palliatifs était très dur. Malgré tout, c’était incroyable pour elle de voir à quel point les familles restent reconnaissantes envers leur travail. Ils prennent aussi de leurs nouvelles. C’est presque inconcevable le courage avec lequel ils ont le souci des autres. Oui, ils ont perdu un membre de leur famille, une personne qui est aussi devenue membre de notre famille à Curando. L’amour reste réel, même maintenant. Le défi est de ne pas le perdre de vue.

Georgina Abdlki & Bertrand Turatsinze 

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