Méditation | Evangéliser les réseaux
Il est difficile pour une institution (ici l’Église catholique représentée par Mgr Terlinden) de trouver sa place sur les réseaux.
Partager
Les principaux acteurs de ce phénomène sont en relation avec les autorités ecclésiales (prêtres, évêques…), mais ne sont pas directement employés par elles, ou n’agissent pas à leur demande.
Il existe cependant quelques exceptions : ainsi du Frère Paul Adrien auquel, à la suite de ses premiers succès, l’Ordre des Dominicains lui a confié la mission, les moyens et le temps nécessaire pour évangéliser les réseaux.
En Belgique, si ce n’est quelques comptes, notamment de la pastorale des jeunes sur Instagram, l’institution n’est absolument pas présente, semble bien démunie et n’a confié à personne une telle mission.
« Nous en sommes conscients et savons que nous sommes en retard »,
reconnaît Delphine Lepour qui ajoute en substance qu’une telle mission est très compliquée : elle demande beaucoup de talents (vulgarisation, suivi des tendances, habiletés techniques), du temps et des moyens. Sans compter que ce que les jeunes cherchent sur TikTok est de pouvoir parler entre eux, de trouver du contenu spontané et incarné, loin des structures « adultes ». Aucune institution ne parvient dès lors à y trouver sa place.
« Je suis chrétienne, dois-je porter un voile ? » Sur TikTok, YouTube et Instagram, les jeunes religieux multiplient les fidèles
Ajoutons que si l’Église encourage de telles démarches sur les réseaux sociaux, elle veille sur le contenu (le Père Mathieu Jasseron, jugé trop progressiste, fut mis au pas en 2023), alerte sur les risques de la starification d’influenceurs plus populaires que ses propres évêques, et sur les dangers inhérents au fonctionnement des réseaux sociaux.
Sur YouTube, Instagram et TikTok le catholicisme classique revient en force
Dans un document publié en mai 2023 et intitulé Vers une présence totale, Rome soulignait que
« le style chrétien sur les réseaux sociaux doit être réfléchi et non réactif ». « Nous devons prendre garde à la publication et au partage de contenus susceptibles de provoquer des malentendus, d’exacerber les divisions, d’inciter aux conflits et d’approfondir les préjugés. […] La meilleure ligne de conduite est souvent de ne pas réagir ou de réagir par le silence. »
Reprenant un appel du Pape François, le document précisait également la place des réseaux sociaux :
« L’utilisation du web social est complémentaire d’une rencontre en chair et en os qui s’anime à travers le corps, le cœur, les yeux, le regard et le souffle de l’autre. Si le Net est utilisé comme une extension ou une attente d’une telle rencontre, alors le concept de réseau n’est pas trahi et reste une ressource pour la communion »
Bosco d’OtreppeJournaliste au service Belgique.
Suivi de l’actualité migratoire et religieuse.
Publié le 30-07-2024 à 06h35
C.T.