Messe pour la paix en Ukraine | Résistons

 

Guerre sur le continent européen

Lors de la messe pour la paix dans la cathédrale de Bruxelles, le cardinal De Kesel a souligné que nous ne devions pas rester silencieux.

La guerre en Ukraine nous laisse abasourdis. Plus de septante ans de paix sur le continent européen ont été brisés. Beaucoup se sentent impuissants. Pourtant, nous savons faire beaucoup : montrer notre solidarité avec les victimes en soutenant les campagnes d’aide et en contribuant à l’accueil des réfugiés, en recherchant la vérité et en combattant les mensonges, et en priant Dieu que la folie cesse.

 

Dimanche dernier, le 13 mars, une messe pour la paix a été célébrée dans la cathédrale Sts-Michel-et-Gudule à Bruxelles. Elle a été présidée par le cardinal Jozef De Kesel, en concélébration avec Mgr Hlib Lonchyna, administrateur apostolique de l’Eparchie Saint-Vladimir-le-Grand pour les Ukrainiens de rite byzantin en France, et mgr Franco Coppola, nonce apostolique. Les évêques auxiliaires mgr Jean Kockerols et Jean-Luc Hudsyn ont également concélébré, ainsi que des prêtres des églises catholique et gréco-catholique ukrainiennes. Des prêtres polonais et roumains étaient également présents dans le choeur ainsi que le père Medik, coresponable de la communauté ukrainienne à Bruxelles. L’Eucharistie a été célébrée selon le rite latin, en trois langues (français, néerlandais et ukrainien). Une chorale ukrainienne a assuré l’animation musicale. La cathédrale était pleine.

 

Soif de pouvoir et cupidité

Dans son homélie, le cardinal De Kesel a souligné combien il est douloureux que, cette fois, la menace vienne non seulement d’un grand pays, mais aussi d’une civilisation et d’une tradition chrétiennes aussi anciennes. Cardinal De Kesel : « doublement douloureux parce qu’ici la foi est utilisée et instrumentalisée à des fins si contraires à ce que l’Evangile demande intrinsèquement. »

Le cardinal a poursuivi : « Jésus a dit un jour à ses disciples : « Vous savez que les dirigeants des nations gouvernent d’une main de fer et que les grands abusent de leur pouvoir. Cela ne doit pas être le cas pour vous. Jésus le dit ici en termes si simples et si justes. Quelle que soit la précision des analyses historiques et politiques qui sont faites aujourd’hui et quelle que soit la mesure dans laquelle elles nous aident à comprendre ce qui se passe,

Pourtant, au bout du compte, c’est bien de cela dont il s’agit : la soif de pouvoir et la cupidité.

Cette nostalgie d’un passé prétendument glorieux, qui est à l’origine de tant d’injustices et finalement de la guerre avec toutes ses cruautés.

Lorsque le diable mit à l’épreuve Jésus en lui faisant miroiter toute la puissance qu’il pourrait avoir à condition qu’il l’adore, le Christ lui qui est d’origine divine, résiste. Il rejette tout pouvoir et toute violence et obéit jusqu’à la mort sur la croix. Cardinal De Kesel : « Une mort horrible et violente, mais le signe d’un amour qui va jusqu’à l’extrême. C’est par cet amour qu’il est devenu le vainqueur du monde. Non, Dieu ne l’a pas trahi, il ne l’a pas abandonné dans la mort. C’est lui, mon fils, dit-il. C’est Lui que j’ai choisi ; c’est Lui que nous devons écouter ; c’est Lui que nous devons suivre. »

 

Fraternité universelle

Le dimanche 13 mars a également marqué le neuvième anniversaire de l’élection du pape François comme pape. Le premier pape à porter le nom de François, d’après Saint François d’Assise, le frère universel et l’homme de paix qui a toujours dit non à toute forme d’agression et d’orgueil. Cardinal De Kesel : « C’est également à Assise que le pape François a annoncé sa dernière encyclique Fratelli tutti. Il y lance un appel à la fraternité universelle afin que grandisse en chacun de nous, qui que nous soyons et quelle que soit notre appartenance, un désir d’humanité universelle. Certains pensent que les situations sont toujours beaucoup plus complexes et doivent être abordées de manière plus nuancée, et que l’appel du pape est plutôt utopique et naïf.

Mais quel autre avenir tangible pour nos nations, notre continent et le monde si nous n’empruntons pas le chemin de l’humanité et de la fraternité universelles.

 

Résister

Chaque jour, nous voyons de nos propres yeux les horreurs de la guerre en Ukraine. Comme toute autre guerre, c’est une guerre qui ne peut être ni justifiée ni résolue. Cardinal De Kesel : « Seul le dialogue, sincère et pacifique, ouvre la voie à la paix. Non, nous ne devons pas rester silencieux. Nous devons résister. Armons-nous. Mais avec les armes de la foi : la prière et la solidarité. Solidarité avec la misère et la douleur de tant de victimes innocentes, hospitalité pour ceux qui fuient, et prière pour que l’Esprit de Dieu convertisse les cœurs et mette fin à cette folie. »

Texte Geert De Kerpel – Traduction Anne Périer

Accéder au texte de l’homélie ici.

©Anne Périer