Mois de Mai, mois de Marie | Interview de Sœur Suzanne

Sœur Suzanne Delaruelle, une sœur franciscaine missionnaire de Marie à Bruxelles

Née au sein d’une famille catholique, c’est à l’âge de 33 ans alors que biologiste en mission de coopération au Bénin dans un hôpital de brousse, Suzanne reçoit la révélation que le Christ est vivant. C’est au contact avec les franciscaines du divin Pasteur espagnoles et le peuple béninois que le retour à la vie de foi se manifeste impérieusement. Au retour en métropole, elle aspire à rompre avec une vie devenue fade et à aller au bout d’elle-même. Elle chemine en croisant l’Arche avant de recevoir l’appel à la vie consacrée en 1984 , elle qui se destinait à être mère de famille nombreuse. Au terme de ses deux ans de noviciat, elle prononce ses vœux de novice chez les sœurs franciscaines missionnaires de Marie avec une paix incroyable alors que certains de ses amis s’étonnent. En 1990, elle prononce ses vœux définitifs ce qui n’est pour elle que la confirmation de l’évidence absolue qu’ont été ses vœux de novice.

Après une formation à la catéchétique, la provinciale l’envoie en pastorale de paroisse à Villejuif dans le Val-de-Marne où elle s’occupe de catéchèse, des jeunes et du catéchuménat pendant 9 ans.

A la suite de ce premier engagement, elle se forme en accompagnement spirituel et prend ensuite la responsabilité de maîtresse des novices en France, à Provins (Seine-et-Marne) ,et ce, pendant 10 ans.

On l’appelle après à Bartrès, près de Lourdes où le service se fait auprès de pèlerins ; elle y restera 4 ans. Elle sert ensuite 6 ans à Bordeaux en tant que responsable du service des communautés intermédiaires ; elle accompagne les fraternités franciscaines, ces communautés de laïques qui suivent la spiritualité franciscaine. Elle est investie aussi de l’accompagnement spirituel et du soin de ses sœurs de la communauté plus âgées.

En 2019, l’ordre l’envoie à Bruxelles où elle habite avec 3 autres sœurs : sœur Hilde, sœur Marie-Agnès et sœur Czeslawa.

En quoi consiste l’attitude mariale prescrite par leur ordre ?

Il s’agit non pas d’une dévotion mariale mais véritablement d’une attitude. Tout comme la Vierge, il s’agit de donner Jésus au monde en vérité, par des gestes et non par des paroles. C’est par leur disponibilité et l’offrande renouvelée de leur vie qu’elles marchent à la suite de la mère de Dieu. Les deux épisodes de l’Annonciation et la Visitation sont le fondement de cette invitation à l’imitation. « Marie est la voie dans la voie », prescrit la bienheureuse Sœur Marie de la Passion, la fondatrice nantaise de l’ordre au XIXème siècle. Sœur Suzanne ajoute « Nous nous offrons au Père en passant par le Christ, à la manière de Marie ». Marie, c’est l’Ecce et le Fiat, l’incandescence de ce puissant mystère qui nous dépasse et nous enveloppe de sa tendresse. La mère de Dieu est en résumé éternellement dans un double mouvement : elle écoute les prières de ses enfants que nous sommes, et, les porte à l’écoute de son Fils. Sœur Suzanne d’ajouter « C’est la matrice spirituelle parfaite qui enfante les enfants et dont il est impossible d’épuiser toute la substance. »

D’où la proximité ressentie par tant de fidèles dans le monde et l’émergence de figures de référence fortes comme ND de Fatima, ND de Lourdes, Medjugorgé pour n’en citer que quelques unes ; Marie se fait la médiatrice, offrant l’exemple d’un amour et d’une foi parfaites.

Au quotidien, les sœurs vivent cette fidélité à Marie dans la prière communautaire durant les Laudes et les Vêpres. Chacune a dans sa chambre, une icône ou une statue pour rappeler à chacune ses paroles sources de joie « Je suis la servante du Seigneur », paroles qui raisonnent dans toutes les maisons de l’ordre que ce soit à Anvers, Westmael, Tilburg ou aux îles Féroé pour leurs implantations en Belgique et aux Pays-Bas.

Sœur Czeslawa, sœur Marie-Agnès, sœur Hilde et soeur Suzanne