Pastoralia | D’un synode à l’autre, par Mgr Kockerols

Qui s’en souvient ? Il y a eu de nombreux synodes organisés à Rome depuis que saint Paul VI a institué, un peu après le Concile Vatican II, cette instance de travail collégial pour conseiller le pape dans sa mission de pasteur de l’Église universelle.

Dans ces synodes, des thèmes variés ont été abordés,mais comme certains participants l’ont signalé, s’il y régnait un esprit de collégialité affective, on était encore loin d’une collégialité effective. Presque chaque fois, le pape a publié, quelques mois après le synode, une lettre appelée exhortation apostolique, reprenant sous forme de conclusions des points saillants des discussions.

Les choses ont changé depuis peu. Pour la préparation des synodes de 2014 – 2015 sur le mariage et la famille et celui de 2018 sur les jeunes, le pape François a décidé de consulter non plus seulement les épiscopats, mais aussi l’ensemble du Peuple de Dieu. De nombreuses personnes et groupes ont pris le temps d’étudier les questionnaires diffusés urbi et orbi – qui étaient parfois un peu hermétiques – et d’y répondre. Or, celui qui participe à l’apéritif a envie de savoir ce qu’il y a sur la table pour la suite. Dès lors, l’intérêt pour le déroulement du synode lui-même ainsi que pour ses « résultats » s’est forcément accru. On ne peut que s’en réjouir.

Un travail collégial.

Le synode sur « les jeunes, la foi et le discernement vocationnel » a duré presque un mois entier, en octobre dernier. On y a travaillé six jours sur sept ! Dans la grande aula se réunissaient 267 évêques de la terre entière, des religieux et aussi 34 jeunes représentant la jeunesse du monde. Chacun – jeunes compris – n’avait que 4 minutes de droit de parole ! Ce fut une succession d’interventions en tous genres. Des experts étaient chargés d’en tirer des éléments intéressants pour les intégrer dans le document final. Ils relisaient également les rapports des groupes de travail, constitués par affinité linguistique et où se retrouvaient entre 12 et 20 évêques. Les échanges y étaient plus faciles et les évêques s’efforçaient, en fonction des thèmes abordés, d’arriver à des points de vue communs. Enfin, dans les corridors, pendant la pause-café et les rencontres informelles, les discussions pouvaient se poursuivre au rythme de chacun.

Les experts ont rédigé un document final de 60 pages, dont les 167 paragraphes ont été votés un à un par les évêques présents au synode. Ce document a ensuite été confié au pape François : il servira à l’inspirer dans la rédaction de son exhortation apostolique. En espérant qu’elle ait le même tonus que la précédente, qui avait été intitulée, rappelez-vous, Amoris laetitia. Quand sera-t-elle disponible ? Espérons que ce soit pour le printemps 2019…

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Article paru dans le Pastoralia de janvier-février 2019.

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