Six hommes et quatre femmes. Bienheureux, ils seront canonisés ce dimanche 15 mai lors d’une célébration au Vatican en présence du pape François. Mais qui sont-ils?
La foule rassemblée en masse place Saint Pierre pour la canonisation de Mère Térésa en 2016 (Capture écran KTO)
Depuis le 13 octobre 2019, aucune messe avec rite de canonisation n’avait eu lieu à Rome, en raison de la pandémie de coronavirus. Avec l’allégement des mesures sanitaires, les grands rassemblements peuvent à nouveau reprendre, notamment en plein air. On s’attend donc à voir « déferler » des dizaines de milliers de pèlerins ce dimanche 15 mai, pour assister à la messe de canonisation de dix bienheureux dont voici les portraits.
Charles de Foucauld (1858-1916)
Officier puis prêtre et ermite, assassiné en Algérie, missionnaire né le 15 septembre 1858 à Strasbourg, Charles de Foucauld devient orphelin à l’âge de six ans.
En 1876, il intègre Saint-Cyr, l’école de guerre, puis l’Ecole de Cavalerie de Saumur avant de rejoindre un régiment de hussards.
En 1881, il quitte l’armée avant de la réintégrer quand il apprend que son régiment part en Algérie pour y mener une mission dangereuse. Mais si le jeune Charles ne s’épanouit finalement pas dans cette vie de garnison, il découvre une nouvelle passion: l’Afrique du Nord. Il prépare et mène une expédition au Maroc en 1884 au cours de laquelle, se faisant passer pour un rabbin, il découvre l’islam. Cette rencontre réveille en lui sa propre foi catholique.
En octobre 1886, il décide de se consacrer à Dieu. Il effectue un pèlerinage en Terre Saine puis en 1890 il entre dans un monastère trappiste, en Ardèche.
il quitte la France en 1897 pour se rendre de nouveau en Terre Sainte où il sera domestique chez les clarisses de Nazareth jusqu’en 1900. de plus en plus attiré vers les contrées situées encore plus au Sud, là où vivent les Touaregs qu’il brûle de connaître. Il part alors début 1904, Il vit dans divers ermitages à Tamanrasset qu’il construit. Alors que la guerre déchire l’Europe, il est capturé le 1er décembre 1916 par des sénoussistes, des rebelles touaregs luttant contre la présence française au Sahara. Il est abattu par un de ses ravisseurs.
✝️ 🙏 Si un premier miracle lui avait été attribué en 2005 faisant de lui un bienheureux, la congrégation lui en a attribué un second. Il s’agit d’un miracle de préservation : en 2016, Charle, charpentier, a survécu à une chute jugée mortelle
Titus Brandsma (1881-1942)
Originaire des Pays-Bas, Titus Brandsma a utilisé le réseau des journaux catholiques pour défendre la liberté d’information et la dignité de chaque personne et pour stigmatiser les idéologies nazies, dont il critiquait sévèrement l’approche anti-humaine. Ses écrits courageux deviennent un point de référence pour la résistance morale et culturelle du peuple néerlandais.
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Beaucoup aimeraient que Titus Brandsma devienne le patron des journalistes.
Le père Titus est arrêté en janvier 1942 en tant que dangereux subversif et emmené à Amersfoort, un camp de transit en attendant la déportation à Dachau.
Les détails de ses jours d’emprisonnement sont connus grâce à un journal et à quelques lettres envoyées aux supérieurs, aux frères, à la famille et aux amis. Dans ces documents, le carme décrit l’exiguïté de sa cellule et les mauvais traitements subis, mais n’exprime jamais de tristesse ou de plainte. Bien que ne pouvant pas recevoir la communion, il a déclaré qu’il se sentait chez lui en prison car Dieu était à ses côtés.
Il conserve la même sérénité jusqu’à sa mort à Dachau par injection de poison le 26 juillet 1942, à l’âge de 61 ans. C’est l’infirmière qui lui a injecté l’acide phénolique qui a raconté les derniers moments de sa vie, lors de l’interrogatoire pour le procès de canonisation : «Il m’a pris la main et m’a dit : « Pauvre fille que tu es, je vais prier pour toi !».
✝️ Le 3 septembre 1985, Jean-Paul II le proclame bienheureux et martyr de la foi.
🙏 Le miracle qui lui est attribué est la guérison d’un père carme atteint d’un mélanome métastatique des ganglions lymphatiques à Palm Beach (USA) en 2004.
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Ne pas oublier: 21 Mai – Action de grâce à l’occasion de la canonisation de Charles de Foucauld.
© texte: Sophie Delhalle