Rapport annuel de l’Eglise catholique | Solidarité et engagement en 2020, année difficile

Le quatrième rapport annuel de l’Eglise catholique en Belgique est paru ce 17 novembre 2021. Il revient sur l’année 2020.

Les trois premières parties sont explicitement en lien avec la crise sanitaire : le travail des aumôniers et aumônières actifs dans le secteur des soins, l’aide apportée aux pauvres et aux personnes vulnérables et l’impact des confinements sur la pratique religieuse. Comme l’écrit le Cardinal dans sa préface, ce rapport annuel nous invite à constater aussi la solidarité et l’engagement, le bien réalisé et ce qui fut porteur d’espérance au cours de cette année 2020 parfois si sombre. La quatrième partie présente les chiffres clés de l’Eglise et, comme les années précédentes, quelques mouvements catholiques.

 

 

Eloge des aumôniers et aumônières actifs dans le secteur des soins

Pour cette année 2020, où les efforts déployés dans le secteur de la santé furent importants, le rapport se focalise sur la plus-value apportée par la pastorale de la santé. Dans les hôpitaux, les maisons de repos et maisons de repos et de soins, dans les institutions pour personnes handicapées, 550 aumôniers et aumônières (68% de femmes) sont actifs ainsi que 4.584 bénévoles (dont le travail représente 55.044 heures de bénévolat/mois). Malgré les contacts restreints, ils ont pris des initiatives pour rester en contact avec les aînés, les malades, les mourants et les familles en deuil. Mgr Vanhoutte et mgr Hudsyn, évêques référendaires pour la pastorale de la santé, expriment leur souhait de voir cette contribution essentielle à la société, recevoir une plus grande reconnaissance.

Le rapport annuel présente également le ‘Spiritwijzer’ : moyen concret destiné aux visiteurs de malades, au personnel infirmier et aux collaborateurs des centres de soins résidentiels pour les rendre attentifs, dans leurs contacts personnels, aux questions concernant la vie et le sens du vécu. L’instrument a été introduit en Flandre (7.600 exemplaires distribués) et constitue aussi le modèle pour le nouveau service ‘Spiritual Care’ qui fut instauré en janvier 2020 pour la Belgique francophone.

Plus de générosité

L’Eglise fut proche des personnes par l’intermédiaire des aumôniers et aumônières dans le secteur de la santé mais aussi par l’engagement des bénévoles qui s’investissent auprès des pauvres, des sans-abris et des autres personnes vulnérables. Toutes les organisations contactées confirment une augmentation des besoins pour l’année 2020. Ainsi, par exemple, l’Association Saint-Vincent de Paul (300 sections locales, 5.800 bénévoles) a vu sa demande d’aide alimentaire augmenter d’environ 10%. Les confinements obligèrent les organisations à adapter leur mode de fonctionnement, mais aussi à faire preuve de créativité dans les distributions de colis alimentaires.

Les besoins ont augmentés et la solidarité ne s’est pas fait attendre. A de nombreux endroits et à la faveur d’une plus grande disponibilité, de nouveaux bénévoles se sont présentés dans le souci de faire une action ayant du sens pour leur concitoyens. En ce qui concerne les organisations caritatives, nous avons constaté que celles actives à l’étranger (Entraide & Fraternité et Caritas international) ont vu leurs revenus baisser par rapport à 2019 alors que celles actives sur le plan local ont vu leurs revenus augmenter de manière significative (pour Action Vivre Ensemble, par exemple, une croissance de 19%).

Impact des confinements

Les restrictions et confinements instaurés en 2020 ont affecté l’Eglise comme les autres secteurs de la société. Les lieux de pèlerinages les plus importants (Banneux, Beauraing, Scherpenheuvel, Oostakker, …) ont accueilli 57% de visiteurs en moins qu’en 2019. Les centres de retraite et les hôtelleries des abbayes et des cloîtres ont dû fermer leurs portes, à l’instar des autres pans du secteur horeca, avec pour conséquence une baisse de 62% des nuitées.

Tant pendant le premier (de la mi-mars à la mi-juin) que le second confinement (à partir du 2 novembre), aucune célébration liturgique n’a pu avoir lieu en public. Lors des assouplissements des mesures sanitaires, le nombre de participants aux célébrations fut très variable. Un nombre important de premières communions, confirmations et mariages ont été repoussés à une date ultérieure. Suite aux mesures de restriction et aux confinements, les chiffres relatifs à la pratique religieuse sont très partiels. Dès lors, il n’est pas possible de les intégrer à une analyse de leur évolution à long terme et ils ne sont pas repris dans le rapport.

En 2020, bon nombre de diocèses et de paroisses se sont, par nécessité, tournés vers les médias digitaux afin de proposer des célébrations. Ces initiatives ont rencontré un franc succès en termes d’auditeurs et de téléspectateurs. Ainsi, Cathobel – le site web de l’Eglise catholique en Belgique francophone – a connu une fréquentation de 51.000 visiteurs mensuels avec un pic de 81.000 visiteurs en avril 2020.

Difficultés dans la collecte d’informations

Pour des questions de lisibilité et de volume, certains sujets n’ont pas été repris (mouvements de jeunesse, accueil des réfugiés, etc.). Cela ne veut pas dire que ces thèmes et les efforts des nombreux bénévoles impliqués ne méritent pas notre intérêt.

Au début de la rédaction du rapport annuel, on espérait développer des statistiques de l’Eglise qui illustreraient ou exposeraient certaines tendances à l’œuvre en son sein. La crise sanitaire a anhilé cet espoir car les chiffres de la pratique religieuse en 2020 ne peuvent pas être intégrés dans une évolution à long terme.

Pour les éléments sur lesquels la crise du coronavirus n’a pas eu d’impact (par exemple les nominations de prêtres ou de laïcs), les comparaisons avec les années précédentes peuvent bien sûr être faites. Pour vous permettre de faire par vous-mêmes ces comparaisons et d’établir des tendances, tous les rapports ont été réunis en un endroit unique de Cathobel (suivre le lien). Les différents rapports annuels cumulés offrent également une image plus complète de la vie dans l’Église qu’un rapport pris individuellement qui n’a qu’une simple valeur illustrative.

Après quatre ans, la collecte systématique d’informations au sein de l’Église reste difficile. La structure de l’Église est organisée sur base d’une grande autonomie des diocèses et des différentes organisations. Cela a pour conséquence qu’il y a peu d’uniformité dans la conservation des données et des méthodes de recensement. De plus, peu de mouvements ont l’habitude de tenir à jour des statistiques sur leur fonctionnement. En ce qui concerne les nombreux bénévoles (nombre, heures prestées), on constate d’importantes lacunes. Si l’Eglise veut justifier sa pertinence sociale par des chiffres fiables, il serait bon que des mesures sdoient prises pour corriger ces lacunes.

© texte: Jeroen Moens en Stéphane Nicolas (adaptation Sébastien De Bock)

L’Eglise catholique en Belgique 2021 est paru aux éditions Licap – Halewijn, Rue Guimard 1, 1040 Bruxelles
ISBN 978-94-6196-232-4 | 100 pages | 5,5 €
Le rapport est disponible et téléchargeable via www.cathobel.be/eglise-en-belgique/rapport-annuel/.

L’article de Cathobel sur le sujet.