Le rite congolais… Qu’est ce qui se cache sous ces termes ? Nous avons été interroger l’abbé Salomon Odeka pour en savoir un peu plus.
Ce rite particulier a été approuvé en 1988 par la Congrégation pour le culte divin du Vatican à la demande de l’épiscopat congolais. Cette demande avait été introduite afin que le déroulement des célébrations eucharistiques réponde mieux à la culture du peuple du Congo. Le Vatican l’a autorisé sous les termes « rite romain pour le diocèse du Zaïre ».
Quelles sont les différences par rapport au rite romain que nous connaissons ici ?
Un dialogue très prononcé
La première différence majeure peut se résumer en un mot : la dynamique de la célébration. Pendant toute la messe, l’assemblée est invitée à une participation active sous la forme d’un dialogue très présent entre elle et le célébrant. Ce dialogue se retrouve même dans l’homélie.
Une structure plus adaptée à la culture des participants
Une deuxième très grande différence est la structure de la célébration.
Après le mot d’accueil du célébrant, pas de kyrie mais l’invocation des Saints qui comprend une invocation des Ancêtres.
Ensuite vient le temps de la Parole. Les lecteurs ne vont pas directement à l’ambon pour lire les textes du jour mais se présentent d’abord devant le célébrant pour recevoir sa bénédiction. Le célébrant bénit le lecteur et l’envoie proclamer ensuite la Parole.
La proclamation de l’Evangile commence par une grande procession avec le livre de la Parole. L’homélie se fait sous la forme d’un dialogue entre le célébrant et les fidèles et se conclut toujours par une phrase « Celui qui a des oreilles, qu’il entende », ce à quoi acquiesce l’assemblée. Salomon nous précise en souriant que l’homélie n’est pas chronométrée ; les fidèles peuvent poser des questions et tout cela peut donc prendre plus que 20 minutes …A la fin de l’homélie, l’on récite le credo et ensuite se place le Kyrie.
C’est la proclamation de la parole de Dieu et le dialogue qui en a découlé qui nous fait prendre conscience de nos manquements, c’est donc en toute logique que le Kyrie se place à ce moment-là. Le temps du Kyrie se termine avec l’aspersion de l’eau bénite sur les membres de l’assemblée. Après la réconciliation avec ses frères et sœurs, il y a l’échange de la paix et ensuite les intentions.
Le reste de la célébration (temps de l’eucharistie, bénédiction finale et envoi) est identique au rite romain classique.
Une célébration chantée et dansée
Beaucoup de chants rythment la célébration, au propre comme au figuré : pas de visages ni de corps figés, des chants dansés et des youyous joyeux.
Aujourd’hui, après plus de 25 années d’expérience, des théologiens réfléchissent pour approfondir ce rite et pour y inclure encore mieux les aspects culturels du peuple congolais.
Nous vous attendons nombreux le week-end du 6-7 janvier prochain sous nos clochers pour redécouvrir ce rite congolais et surtout mieux le vivre en en comprenant son sens profond.
Merci Salomon pour ta disponibilité et pour tes explications si riches et intéressantes !
Françoise Vinel, Kerkebeek mensuel décembre 2017 – janvier 2018