Ecrire sa vie de Sauvé : Bruxelles et Rome nous suggèrent des pistes
Plus de cinquante personnes ont répondu favorablement à l’invitation du département vicarial Grandir dans la Foi pour une formation autour du mystère du salut qui est à la racine de notre existence chrétienne. Hasard du calendrier ou fruit de l’Esprit Saint, si Bruxelles avait choisi la mi-carême pour inviter à réfléchir au mystère du salut et à son impact dans notre vie, Rome en a fait de même. La Congrégation pour la Doctrine de la Foi vient de publier le 1er mars 2018 la lettre Placuit deo, ‘Il a plu à Dieu’, sur le mystère du salut.
Plus qu’une Formation, ce fut un temps de Ressourcement au cœur du Carême. Re-sourcement, retourner à la source de notre foi, au Mystère Pascal du Christ, à l’annonce incroyable de l’homme Jésus, Fils de Dieu, crucifié, mort, sorti vivant de son tombeau ‘pour nous et pour notre salut’. Pour nous aider à entrer dans ce mystère de l’amour d’un Dieu Sauveur, nous avions invité Paulo Rodrigues, enseignant-chercheur à l’UC de Lille. Après un doctorat en théologie à l’UC de Louvain en 2015, il a fait un master avancé en bioéthique sur les questions de fin de vie à la KUL en 2017. Ce n’est pas au nom de ses titres universitaires mais à partir de sa foi vivante et de son engagement ecclésial que Paulo nous a donnés un éclairage théologique sur le sens du salut chrétien en s’appuyant sur les Ecritures et sur l’œuvre d’Adolphe Gesché, prêtre et théologien belge.
Etre sereinement inquiet et vivre en sauvé… nous avons pu entrer dans la compréhension de ce paradoxe. Inquiet, oui nous le sommes. Notre avenir n’est pas écrit, à chacun d’écrire sa destinée, donc une part d’incertitude, d’inquiétude. Sauvé, perdu… on ne sait pas de qui demain sera fait ! Inquiet oui, mais sereinement, car le Christ est là, il nous envoie son Esprit pour nous accompagner sur ce chemin de salut. Sauvés, destinés à la vie divine, à la communion en Dieu, oui mais en espérance !
Si les participants ont apprécié la clarté des exposés de Paulo Rodrigues (cf texte et Powerpoint en annexe), c’est surtout sa qualité de témoin engagé qui fut fort plébiscitée. Ainsi qu’il a pu le souligner, le salut peut être compris comme libération du mal, de la mort, de la fatalité du destin, mais le Christ n’a pas éliminé ces réalités, il nous libère de la tyrannie et de l’impuissance qu’elles suscitaient et ouvre pour nous un horizon de responsabilité et de liberté créative. Mais le Salut est aussi l’accomplissement de l’être humain, la vie en communion avec Dieu, avec les êtres humains et le cosmos. Il est don de Vie Eternelle, de vie avec l’Eternel. Le bonheur pour le chrétien, ce n’est rien de plus que la communion avec Dieu !
Si la Salut est en jeu à chaque page de la Bible, l’abbé Claude Lichtert a choisi le récit de Jésus en Croix avec les deux larrons à ses côtés pour nous donner un éclairage biblique. Alors que le dialogue n’est plus concevable, que tout semble clos, des paroles de salut émergent et témoignent que la Croix n’a pas le dernier mot, qu’un salut est toujours possible.
Pour aller plus loin, Placuit deo et un article d’A. Gesché
Face à l’individu qui pense se sauver par ses propres forces, ou au subjectivisme spirituel qui se nourrit d’une union forte à Dieu mais sans répercussion ni sur le monde ni sur les relations humaine, la lettre de la Congrégation pour la doctrine de la Foi, Placuit deo, apporte une réponses radicale : « le Salut, c’est l’ union avec le Christ qui par son incarnation, sa vie, sa mort, sa résurrection a fait naitre un nouvel ordre de relation avec le Père et entre les hommes, et il nous introduit dans cet ordre par son Esprit afin que nous puissions nous unir au Père comme fils dans le Fils et devenir un seul corps » (cf lien à la lettre ci-dessous).
Nous vous suggérons aussi la lecture d’un texte lumineux d’Adolphe Gesché « Le Salut, écriture de vie » qui invite à rompre délibérément avec la moralisation du salut, placé un temps dans la tradition chrétienne sous la pesante menace d’un implacable jugement. Il nous invite à renouer avec la vision positive du salut comme chemin, comme écriture de sa vie avec et devant Dieu.
Revisiter ainsi le fondement de notre foi dans une ambiance fraternelle et spirituelle, le célébrer ensemble, c’est nourrissant, ça fait du bien ! Espérons qu’éclairés par notre orateur, Paulo Rodrigues, nous serons davantage ‘signes’ du salut, témoins rayonnants et enthousiastes de Celui qui en est la source.
Diane de Talhouët
Grandir dans la Foi
Ressources
- Conférence de Paulo Rodrigues « Être sereinement inquiet et Vivre en sauvé »
- Powerpoint en lien avec la conférence
- Lettre Placuit deo de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi
- Article Le Salut, écriture de vie, d’Adolphe Gesché