Célébration d’envoi du Synode | Quelles sont les 7 orientations qui émergent ?

Célébration d’envoi du Synode – Quelles sont les 7 grandes orientations qui émergent ?

 

Le Synode 2021-2023 tel qu’imaginé par sa sainteté le Pape François, comportait une 1ère phase du 10 octobre 2021 à fin juin 2022 de consultation entre 3 phases des fidèles proches ou non de l’Eglise.

A Bruxelles, le comité synode nommé par Mgr Kockerols (Nathalie Beurrier, Sylvia Hübel et Dominique Coerten) a épluché avec soin les réponses.

Les grandes orientations qui s’en dégagent, ont été regroupées en 7 thématiques, et, ont été présentées aux catholiques de Bruxelles lors de la célébration du 4 juin à Koekelberg.

 

Retour sur les thématiques phares

 

  1. Nous rêvons d’une Église accueillante, chaleureuse, inclusive et ouverte à tous

 

Nous rêvons d’une Église accueillante, chaleureuse, où on se sente comme en famille, où les jeunes et les familles se sentent à l’aise… De petits communautés proches et priantes, qui se rencontrent régulièrement en fraternité.

Nous avons besoin d’une Église de communion fraternelle où on soigne le partage, l’entraide, le réconfort mutuel.Personne ne peut affronter la vie de manière isolée, c’est difficile de vivre sa foi et ses rêves seul dans son cœur. Nous avons besoin d’une communauté qui nous soutient, nous aide, nous permet de regarder vers l’avant. 

Nous souhaitons des rencontres en dehors des célébrations, des lieux d‘échanges, de convivialité

Oui, nous voulons mieux nous connaître. 

Nous rêvons d’une Église inclusive, ouverte à tous, qui permette à chacun d’y trouver sa place active, sans distinction d’âge, d’orientation sexuelle, de culture, de statut social, de situation conjugale. Que chacun puisse venir sans se sentir jugé.

Nous avons besoin d’une Église qui encourage les familles bousculées et les chrétiens confrontés à des échecs personnels, affectifs ou professionnels, une Eglise miséricordieuse, qui écoute en amour et en vérité.

Nous rêvons d’une Église qui soit un carrefour spirituel pour ceux qui sont en recherche de sens, de spiritualité, de Dieu.

 

  1. Nous rêvons d’une Église plus synodale

 

La synodalité exige un nouvel état d’esprit fait d’écoute mutuelle, de coopération, de coresponsabilité. Merci au pape François. Nous sommes heureux de participer à son initiative. Mais nous rêvons de plus encore. Nous rêvons d’une Église où les responsables reconnaissent pleinement la place, la valeur, le rôle des baptisées dans leur diversité.

Nous rêvons d’une Eglise plus crédible avec moins de hiérarchie et de cléricalisme, plus de transparence et de proximité avec tous. 

Nous souhaitons une communauté vraiment fraternelle et sororale, où l’implication de toutes et tous est possible, où les ministères, les rôles et les responsabilités sont partagés.

 Nous rêvons d’une communauté qui écoute ceux qui sont en marge, qui valorise les dons de chacun, qui encourage la croissance et l’épanouissement de tous.

Nous avons besoin d’une Église qui prenne soin de ses pasteurs et collaborateurs souvent surchargés et qui donne envie de s’engager. Une Église où tout le monde trouve sa juste place, loin des divisions et des querelles. Que prêtres et laïcs soient unis dans la foi et les actes de tous les jours.

Nous portons des rêves et des espoirs par rapport au rôle de la femme dans l’Église. Nous rêvons d’une Eglise où toutes et tous sont égaux, en gardant la même diversité des charismes et ministères.

 

  1. Nous rêvons d’une Église missionnaire, qui annonce sa foi d’une manière crédible

 

Nous rêvons d’une Église où tous sont responsables de l’annonce de la Bonne Nouvelle. Nous tous, baptisés, sommes envoyés comme disciples missionnaires pour faire connaître le message de Jésus-Christ dans le monde.

Nous avons besoin de témoins crédibles de cette annonce, des gens capables de transmettre la beauté de la foi. Évangéliser, c’est donner témoignage au travers de nos vies, nos actes.

Nous souhaitons une Église qui donne plus d’importance à l’écoute de la Parole et au partage. Cela implique des rencontres qui font signe et creusent un désir.    

Nous rêvons d’une Église qui pense à actualiser son langage et à se défaire d’expressions moralisatrices. Nous avons besoin de paroles adaptées pour l’accueil des situations de vie : les jeunes, les célibataires, les fiancés, les mariés, les parents, les personnes séparées, les personnes endeuillées… 

Nous rêvons d’une Église qui donne la priorité à la compréhension de la foi et à la formation des adultes notamment par l’étude de la Bible.

Nous avons besoin de lieux d‘intériorité, de paix et de silence ; des lieux d’humanisation où l’âme peut se restaurer. La soif spirituelle de notre temps est très importante. Dans un monde qui devient de plus en plus un désert, que notre Eglise soit « oasis ».

 

  1. Nous rêvons de célébrations marquées par le dynamisme, la joie et la beauté

 

Nous avons besoin de liturgies qui nourrissent notre foi car la célébration de l’Eucharistie est au centre de la vie de l’Église. Nous, chrétiens, allons à l’Eucharistie pour rencontrer le Seigneur, écouter sa parole, communier à sa table.

Nous rêvons de liturgies belles et soignées, qui transmettent la profondeur de la foi dans la variété des sensibilités.C’est la beauté des paroles, des gestes et de la musique –  qui peuvent toucher nos cœurs.   

Nous rêvons de célébrations marquées par le dynamisme, la joie et la beauté ; des liturgies attirantes et accessibles à tous, plus proches des langages artistiques et musicaux actuels.

Célébrer la liturgie, c’est vraiment entrer dans le mystère de Dieu. Nous souhaitons vivre des célébrations qui ont plus de goût en favorisant la participation de chacun selon les dons et les charismes.

Nous avons besoin de rites compréhensibles, parlants. Le vocabulaire utilisé lors de nos célébrations est souvent hermétique et loin du langage courant. Nous voudrions que ce langage soit plus accessible, à portée de tous, sans faire l’impasse sur la profondeur de la réflexion. 

Nous souhaitons des homélies actualisées, percutantes, qui nous interpellent, qui font le lien entre l’Évangile et notre vie quotidienne.

 

  1. Nous rêvons d’une Église solidaire, servante, au service du monde d’aujourd’hui

 

Nous rêvons d’une Église qui se rend visible par ses actions et son engagement dans la ville, présente aux périphéries et aux enjeux de la société. L’Église est appelée à vivre dans le monde de ce temps. 

Nous souhaitons une Eglise qui fait preuve d’audace, qui prend position sur la place publique, qui s’engage pour les grands défis du monde actuel (migration, guerre, justice sociale, environnement).

Nous rêvons d’une Église où l’improvisation, la spontanéité, la créativité, l’urgence, font se lever des bonnes volontés et répondre aux besoins des plus nécessiteux. 

Nous rêvons d’une Église servante, simple, appelée à soigner l’accueil et le soutien des plus faibles.  Le Pape François a dit : « la vérité sort de la bouche des pauvres » et la vie des personnes précarisées sont un enseignement pour l’Église. Jésus était toujours auprès des pauvres. C’est au service du monde que l’Église est appelée. C’est certainement le cas ici à Bruxelles, dans notre ville cosmopolite.

Nous avons besoin d’une Église solidaire, soucieuse des problèmes sociaux, au service du monde d’aujourd’hui, proposant des actions pour les plus démunis, les personnes seules, âgées ou malades, les sans-abris.

Nous souhaitons une Eglise simple et moins fastueuse. Une Eglise humble et pauvre, qui reconnait ses erreurs, ses faiblesses, ses limites.

 

  1. Une Église qui crée des liens et communique

 

Nous rêvons d’une Église qui continue à créer des liens, des échanges. Pendant le synode nous avons pu vivre l’expérience de nous rencontrer face à face, et de nous écouter, de rêver ensemble, de regarder en avant avec espérance. Comme aujourd’hui : ensemble, faisons Eglise.

Nous souhaitons une Eglise qui se soucie de l’unité dans la diversité, qui encourage les collaborations entre les différentes unités pastorales et communautés. Nous voyons comment la présence de fidèles de diverses origines enrichit les assemblées et les rend plus universelles.

Nous rêvons d’une Église qui préserve la spécificité de chaque communauté, la diversité des langues et cultures et des modes d’expression de la foi. Que la liturgie continue à refléter cette belle diversité.

Nous rêvons de plus de ponts et de dialogue entre les différentes confessions, religions, et convictions présentes à Bruxelles. Cela favorisera le vivre-ensemble.  

Nous avons besoin d’une Église qui communique davantage, qui informe mieux, qui développe au maximum les créneaux de communication, tant les plus classiques que les réseaux sociaux.  Nous avons la chance de bénéficier d’une grande diversité de propositions à Bruxelles, faisons en sorte de mieux partager les initiatives de nos communautés.

Nous souhaitons une Eglise plus visible qui ne cherche pas à s’imposer mais qui rayonne, qui rassemble et montre clairement un chemin. Une Eglise confiante et actuelle, qui s’ouvre aux réalités du monde.

 

  1. Les surprises de l’Esprit Saint : audace, créativité et dynamisme

 

François le répète sans cesse : les rêves sont importants, ils sont un don que Dieu sème dans nos cœurs, ils gardent notre regard large, ils nous aident à maintenir vivante la certitude qu’une autre Église est possible et que nous sommes appelés à nous engager.

Nous rêvons d’une Église ouverte au souffle de l’Esprit Saint, un souffle qui bouscule.

Une Église en marche, en recherche plutôt qu’en certitude

Une Église qui se débarrasse du « on a toujours fait comme ça », qui ose remettre en question ses modes traditionnels de fonctionnement, qui ose se réinventer, sortir du cadre et prendre des initiatives dans des endroits inhabituels.

Une Église qui revient à l’audace des premières communautés chrétiennes, à contre-courant, en restant ferme sur l’essentiel.  

Les plus grands défis de nos communautés aujourd’hui sont le découragement et la résignation.

Ces attitudes paralysent et nous séparent les uns des autres. Et le plus grand risque que nous courons face à cette difficulté est le repli sur soi.

Quand vous perdez courage, que vos rêves s’évaporent, cherchez une communauté ! Prenez-vous les uns les autres par la main ! Rappelez-vous que, sans cesse baptisés dans l’Esprit, celui-ci vous donnera une force, une audace, un courage insoupçonné !

Quoi qu’il en soit, les changements les plus importants n’arriveront pas de l’extérieur.

Nous sommes tous appelés à ‘oser’ : oser s’engager, oser être chrétien, oser parler à son voisin, oser devenir acteurs de nos communautés.

La vitalité de l’Église dépend de nous tous, de notre conversion, de notre amour du Seigneur !

Voir le reportage sur l’intégralité de la célébration.

Accéder à l’homélie du cardinal De Kesel.